J'ai toujours trouvé le style de Besson un peu bancal ou tiède, limite téléfilm, surtout en raison de la musique d'Eric Serra, qui malgré ses mythiques thèmes de Goldeneye et du Grand Bleu, imprime à l'ensemble une touche trop légère, y compris dans des grands moments de tension. Après de nombreux films du genre, Atomic Blonde ou encore Red Sparrow, mais surtout noyé dans une concurrence dominée par des Black Widow et ses compères, Besson a fort à faire, lui qui avait lancé cette mode 29 ans plus tôt avec Nikita.
Doté d'un casting de seconds rôles plutôt alléchant, Luke Evans (Dracula Untold), Cillian Murphy (Batman Begins) et Helen Mirren (The Queen), Anna prends le risque de propulser une nouvelle actrice aperçue dans Valérian, Sasha Luss. La plastique de la jeune femme, beauté froide et vénéneuse, n'est pas sans rappeler une autre ex top-model, Milla Jovovic. Luc Besson réitère un schéma qui a fait son succès, toujours avec de jeunes actrices, comme s'il s'agissait d'un fantasme obsessionnel. Cette-fois ci, nous auront donc au menu, une espionne tueuse nymphomane, qui n'hésitera pas à donner de sa personne, mais prête à calmer des ardeurs malvenues ou honorer son contrat, d'une balle entre les deux yeux...
Le film démarre mollement mais prends peu à peu son rythme, chaque flashback nous faisant découvrir un twist remettant en question l'implication de notre top-model, en réalité agent du KGB, mais aussi agent double, voire triple ou quadruple... Les confrontations violentes ne sont pas sans rappeler un certain John Wick, ici version Nikita, avec cette petite touche d'humour noir qui rend chaque exécution croustillante. Cette poupée russe, à force de faire volte-face, finit par ne plus nous surprendre, mais parvient à maintenir un rythme prenant, entrecoupé de scènes érotiques avec quasiment tous ses interlocuteurs(trices) hommes ou femmes, sacré Luc...