De l'effet des rayons gamma sur le comportement des êtres humains

Arf. Voilà un film vraiment difficile à critiquer. D'un côté, qu'un film de science-fiction aussi « grand public » refuse de tomber dans la surenchère et toutes les balourdises inhérentes à notre époque, est un geste artistique à saluer. Ici, il y a d'emblée une atmosphère, un mystère : on s'interroge, on ne sait que peu de choses sur ce qui s'est passé précédemment, simplement que cela a l'air assez grave... Malheureusement, de l'autre, Alex Garland va en faire un peu trop niveau « intellectualisme », au point que ces 110 minutes m'ont paru parfois longues. C'est un peu le problème avec ce genre d'œuvres : d'un côté, on ne peut que saluer une telle immersion visuelle et sonore tant l'univers et son décor est riche, gardant pas mal de son étrangeté pendant un long moment.

Encore aurait-il fallu nous expliquer certains aspects au fur et à mesure, parce que si j'ai compris l'idée globale, cela ne va pas beaucoup plus loin. Pourtant, elle est assez belle, cette idée, et le final, aussi déconcertant soit-il, a vraiment de la gueule, à l'image d'une bande-son oppressante exploitée à merveille et des images saisissantes, ne pouvant clairement laisser indifférent. Mais cela arrive tard... De plus, si les actrices ne sont pas à remettre en cause, leurs personnages sont globalement peu attachants, le récit ne s'attardant que rarement sur eux (une seule conversation où l'on en apprend un peu plus sur l'une d'entre elles est à relever), et si l'idée principale est aussi belle qu'inquiétante

elle est un peu trop isolée pour permettre une réflexion plus approfondie, si ce n'est, peut-être, lors du dénouement et la possibilité d'un

Je conçois qu'on puisse trouver ma note sévère au vu de tout ce que j'ai écrit précédemment, mais en lisant bien entre les lignes, vous pouvez aussi voir que j'ai en définitive pris peu de plaisir devant « Annihilation », si ce n'est à travers ce

L'ennui n'a pas été loin à plusieurs reprises, et si pas mal d'images me resteront longtemps après visionnage, elles ne suffisent pas à compenser l'impression amère d'être passé à côté d'un grand film. Frustrant.