Ant-Man est un personnage forcément chouette, avec son armée de fourmis multi-fonctions et ses rétrécissements à volonté lui octroyant une force décuplée à la clef. Et puis c'est Paul Rudd qui l'incarne. Le type qui ne vieillit plus depuis Friends et qui ne s'est jamais départi de son potentiel comique.
A l'échelle du MCU, Ant-Man n'est pas un mauvais film. Il y a de l'humour, de l'action, un bon casting (notamment Paul Rudd dans le rôle titre), une réalisation passe-partout mais pas aussi affreuse qu'annoncée... Le scénario s'offre qui plus est une surcouche d'histoire de braquage assez agréable à suivre. Et c'est très bien coordonné avec le MCU. On croise les Avengers, l'agent Carter, le sempiternel S.H.I.E.L.D. et son alter ego maléfique, ça balance de la référence à tout va (Même à Spidey). Ant-Man est calibré pour débarquer au plus vite dans un ensemble qui le dépasse.
Mais... Forcément, hélas, chaque fois qu'un fil des oripeaux du projet originel d'Edgar Wright pointe le bout de ses mandibules, on le regrette énormément. Ant-Man, c'était un projet porté par le génial britannique de la trilogie cornetto depuis 2008. Une histoire dont on ne sait pas grand chose, mais dans laquelle il avait semble-t-il beaucoup investi. Et du coup, Ant-Man est un peu triste à regarder.
Triste, parce qu'il sonne le glas d'une branche créative morte née au sein du Studio Marvel. Il n'y a aura jamais de films d'auteurs dans leur catalogue. Le MCU est une série. Un ensemble de spin-off imbriqués, répondant à un cahier des charges millimétré où le moindre angle de caméra est stipulé, où le ratio temps blague / action / émotion est dosé au micro-poil.
Je reste encore un public fidèle de cette approche "série cinématographique". Parce que je trouve le projet industriel dingue, que coordonner scénaristiquement une pelletée de films n'est pas une sinécure... Et que, même quand c'est médiocre, ça reste distrayant deux heures durant. le MCU n'a pas encore accouché d'un Green Lantern. Ils n'ont pas le droit d'ailleurs. Le moindre échec retentissant peut être le grain de sable qui va faire s'écrouler toute la machinerie mise en place.
Le revers, encore molasse mas qui peut devenir cuisant, est un nivellement par le bas du risque poussé à son paroxysme. Donc une part laissée à la créativité et à l'originalité congrue. Ça va finir par poser un petit problème.
Indépendamment de ses considérations, Ant-Man se regarde et s'apprécie sans difficultés. Mais ce n'est pas toujours le film du MCU qui transcender ce carcan de plus en plus pesant. Certains ont vu dans Guardians of the Galaxy un espoir à ce niveau. Personnellement j'attends toujours.
PS : Evangeline Lilly. La frange. Non.
PPS : j'ai bien aimé la représentation des dimensions multiples au niveau subatomique. Chord Theory for the win !