Ant-man est, avant d'être un film Marvel voguant sur le succès actuel de la licence, une tentative assez couillue de mettre en lumière un héros méconnu du grand public tout en lui attribuant un maximum de crédit aux yeux de certains novices qui pourraient, à première vue, lui en constater un apparent déficit. En effet, succède à la surenchère du héros le plus badass et surhumain apportée par des films tels Iron Man, Thor, L'incroyable Hulk ou encore Captain America (ces derniers bénéficiant par ailleurs d'une cote de popularité des plus importantes) une introduction à un protagoniste aux pouvoirs originaux (rapetisser tout en décuplant sa force physique grâce à une combinaison ainsi que communiquer avec les fourmis grâce à un neurotransmetteur) et radicalement différents de ceux de ses compères. En cela, Ant-man suit la lignée du très bon "Les Gardiens de la Galaxie" en prenant de grands risques quant au succès commercial du film car y présentant un univers méconnu ou original rendant incertaine la réceptivité du public à l'œuvre.
Ant-man nous plonge ici dans l'existence de Scott Lang, cambrioleur expert fraîchement sorti de prison suite à un "cambriolage" et non pas "braquage" ayant eu pour but de redistribuer des ressources monétaires aux pauvres en se servant dans la caisse d'une riche société corrompue (une sorte de Robin des Bois moderne), et ardemment désireux de retrouver sa fille pour laquelle il est prêt à cesser ses activités illégales et mener une vie stable. Pourtant, malgré les apparents efforts de Scott pour y parvenir, son passé l'empêche d'exercer un job standard et le condamne à perpétuer ses péripéties nocturnes.
Ce film est avant tout plaisant grâce au ton relativement léger et humoristique lui étant insufflé (adapté donc à ce héros aux pouvoirs semblant de premier abord plus amusants que réellement efficaces) mais également grâce à son rythme dynamique (ne connaissant que quelques faibles longueurs) ainsi que son esthétique (notamment numérique) des plus appréciables. Ces atouts sont notamment soulignés par une réalisation particulièrement fluide et propre tentant par ailleurs quelques touches d'originalité (lorsque l'ami de Scott, campé par l'excellent Michael Peña, explique comment il s'est procuré une information). Les personnages sont également bien travaillés dans l'ensemble car malgré quelques séquences au cours desquelles Michael Peña se retrouve étrangement agaçant de par son comportement assez immature et le fait que le grand méchant du récit se retrouve finalement sous-exploité (particulièrement dans son obstination à reproduire la technologie du Dr Hank Pym) en dépit de son incontestable charisme, Scott se révèle suffisamment développé pour être crédible dans sa tentative de rédemption et la personnalité du Dr Pym ainsi que son histoire sont parfaitement mises en lumière et apportent une réelle sympathie au personnage, particulièrement dans l'évolution de ses rapports avec sa fille.
De plus, les aptitudes d'Ant-man sont relativement bien exploités au cours des (trop ?) rares combats auxquels se livre ce dernier (il rapetisse subitement afin d'esquiver un coup puis recouvre immédiatement sa taille humaine tout en contrant son adversaire) et donnent lieu à de nouvelles possibilités d'interaction avec l'adversaire des plus appréciables (souvent comiques). La musique tient également un rôle important dans le film car elle y amplifie son ton voulu généralement particulier tout en étant agréable et variée. Le scénario, quant à lui, demeure malheureusement assez linéaire et n'offre que très peu de surprises malgré sa construction plutôt solide et respectable.
Ainsi, bien qu' Ant-man ne révolutionne pas à proprement parler le genre du film de super-héros, il y ajoute des touches de fraîcheur, d'originalité et de renouveau appréciables.