Nouvel agrément d'un univers Marvel déjà bien fourni, Ant-Man ne partait pourtant pas sous les meilleurs auspices après le retrait d'Edgard Wright, qui de par sa présence à la réalisation laissait espérer une intronisation de personnage démente ; foutues divergences artistiques en somme, le bien moins vendeur Peyton Reed lui succédant ainsi qu'une nouvelles équipes de scénaristes, comprenant notamment... Paul Rudd ?
Ce dernier, en plus de détenir le rôle principal, se sera en effet dédoublé (tout relativement) pour l'occasion, tandis que l'éminent créateur de la trilogie Cornetto demeurait crédité au scénario... au final, le fond ne semble pas (trop) dénaturé, cet Ant-Man brillant d'une légèreté de ton sympathique comme tout, fort d'un humour ravageur distillé avec parcimonie et d'une trame plutôt bien ficelée.
Seule la mise en scène de Wright semble manquer au bout du compte, le long-métrage n'arborant pas sa tant désirée patte visuelle, bien qu'il faille reconnaître une qualité d'ensemble plus que louable en les circonstances ; il subsiste tout de même quelques belles idées qu'il convient d'attribuer à Reed, telles que les explications aussi alambiquées qu'hilarante de Michael Peña.
Le casting est d'ailleurs des plus efficaces, ce dernier campant à la perfection le clown secondaire de service, tandis que Paul Rudd s'illustre à merveille (on lui souhaite la même consécration qu'à Robert Downey Jr.) ; pour le reste, Michael Douglas fait office de mentor de luxe, Evangeline Lilly est l'atout charme du film et enfin Corey Stoll s'en tire pas trop mal en grand antagoniste désigné.
L'intrigue elle dépeint avec efficience la naissance d'Ant-Man, qui marque la résurrection d'un Scott Lang paumé à sa sortie de prison ; on regrettera toutefois l'absence d'une véritable tension dramatique, le probant traitement du personnage aurait en ce sens gagné à davantage mettre en exergue le poids de l'absolution et du lien filial, qui se retrouve d'ailleurs dans le trio Hank-Hope-Darren.
Faute d'une ambiance mêlant suspense et rebondissements forts, Ant-Man s'en tient donc à un modèle plus classique rappelant celui du premier Iron Man, car empreint d'une atmosphère légère à la dimension comique prédominante ; ceci prend d'ailleurs forme dans les multiples raccords connectant le long-métrage à l'univers des Avengers, notamment au travers d'une intervention de protagoniste surprise.
De l'action-comédie en bonne et du forme donc, le long-métrage, sans pour autant s'enliser dans un trop grand foutras d'effets numériques, accouchant de séquences très réussies ; on pense naturellement à celle du train électrique (spoilée comme il se doit par la bande-annonce), ainsi qu'aux multiple apparitions de fourmis convaincantes visuellement... bien que n'atteignant pas des sommets dans la forme, Ant-Man assure donc le divertissement sans avoir à rougir de ses prétentions.
Reste quelques incohérences presque logiques pour un film de cet acabit, mais qui aurait clairement pu être évitées ; globalement Peyton Reed nous livre donc une copie plus qu'honnête, de quoi apporter une pierre tangible comme bienvenue à l'édifice Marvel Studios... la curiosité est de mise quant à la relation qu'entretiendra le plaisant Scott Lang/Ant-Man vis-à-vis des Avengers donc, et l'on souhaite le meilleur à Paul Rudd.