« Do you guys just put the word Quantum in front of everything ? » ANT-MAN

L'une des choses importantes que je voulais pour le premier film (…) c'était de souligner The Wasp, à la fois Hope Van Dyne et Janet Van Dyne. C'est crucial. C'est crucial à cause des comics, car hormis pour les premiers tomes de Ant-Man, The Wasp était présente dès les années 60 et on les voyait comme un duo romantique autant qu'un duo héroïque. Cela va être amusant de jouer avec ces aspects (…) Évidemment qu'il y a besoin de super-héroïnes. Nous devons garder les histoires intéressantes et en avoir de nouvelles à raconter. J'aime beaucoup cela avec Ant-Man et The Wasp, car ils touchent à la politique des genres autant qu'au monde des superhéros. Dans les comics, surtout dans les années 60, Janet Van Dyne était clairement écrite par des hommes et sans relief. Elle a eu des réécritures depuis, c'est l'une des choses qui seront rafraîchissantes dans ce film.

Après la sortie de Ant-Man en 2015 et son succès tout relatif, le réalisateur Peyton Reed accompagné de MARVEL annoncent Ant-Man & The Wasp pour 2018.

Les scénaristes Chris McKenna et Erik Sommers (qui ont déjà travaillés sur Spider-Man : Homecoming) ainsi que Peyton Reed choisissent la simplicité. L’histoire ne prend aucun risque et reste basique. La recette est connue mais elle fonctionne plutôt bien. Comme son aîné, il multiplie les blagues, les sous-entendus et les situations décalées.

Après un Avengers : Infinity War intense, il s'agit de retourner à une simplicité somme toute bienvenue. Le film n’est jamais transcendé par sa mise en scène, tout à fait quelconque malgré les bonnes idées liées à l’agrandissement et au rapetissement. L’émotion est inexistante, l'important est de rigoler entre deux scènes d’actions sympathiques. Même les sujets plus ambitieux comme le Quantum Realm ne sont jamais traités en profondeur. Une histoire agréable, sans prise de tête, mais jamais mémorable. Les personnages disposent d’un capital sympathie suffisamment élevé pour se permettre son manque total d’ambition.

En réalité, l’histoire semble ne rien vouloir raconter tout en proposant deux heures d’échappatoire agréable. Un film vite vu et aussitôt oublié. Un petit film sans prétention qui ne cherche pas à être plus que ce qu’il est.

Les enjeux sont complètement différents des autres films de super-héros. Alors que les autres films de super-héros montrent des protagonistes devant sauver l’humanité ou la Terre, ce film se concentre sur des problématiques beaucoup plus humaines. La quête de Hank Pym et de Hope Van Dyne ne concernent qu’eux tout comme les motivations de l’antagoniste. Ghost n’a pas la volonté de dominer ou de détruire la Terre.

Le duo principal de Paul Rudd et Evangeline Lilly continuent manifestement à s’amuser dans cette suite. Paul Rudd conserve un rôle taillé sur mesure entre aventure et comédie. Le personnage doit assumer les conséquences de ses actions en continuant à construire une relation solide avec sa fille. Le comédien ajoute une bonne dose de dérision quand il s'agit de se moquer de lui-même ou de son alter-ego Ant-Man. Evangeline Lilly voit son rôle prendre une toute autre dimension puisqu’elle endosse le costume de The Wasp. L’actrice bénéficie ici d’une mise au premier plan significative et s'invite au cœur du récit. C'est bien simple, Evangeline Lilly tient véritablement l’opus sur ses épaules. L’alchimie entre les deux comédiens fait des merveilles et donne l’impression d’assister à une réunion entre amis où les blagues s’enchaînent.

Michael Douglas qui prête ses traits à Hank Pym, l’original Ant-Man, se place cette fois-ci un peu plus au centre de l’action en apportant l’élégance et le charisme qui le définissent si bien. Il avait demandé à ce que sa femme Catherine Zeta-Jones incarne Janet Van Dyne, l’original The Wasp, mais le rôle sera attribuer à l’excellente Michelle Pfeiffer.

Les seconds rôles de Michael Pena, David Dastmalchian et T.I volent encore la vedette dans toutes les scènes où ils apparaissent. Ils enchaînent les tirades à un débit impressionnant et marque les esprits par une bonne humeur décidément communicative.

Du côté de l’antagoniste, avec Ghost on se retrouve un peu comme avec Yellowjacket. Hannah John-Kamen sait être touchante et les effets visuels associés à ses pouvoirs sont réussis, mais le bilan n’est tout de même pas brillant. Elle est particulièrement absente de l’écran et de l’intrigue.

Après Ant-Man et son ambiance de casse, place à Ant-Man & The Wasp avec ses courses poursuites effrénées à coup d’agrandissement et rapetissement. Un rythme maîtrisé pour un film qui enchaîne des péripéties attendues et prévisibles. Une suite qui ne cherche jamais à surprendre et ne ment pas sur le produit. L’ensemble reste toujours prévisible, ses tenants et aboutissants se devinant au bout de seulement quelques minutes.

Ant-Man & The Wasp est appréciable, il arrive à séduire malgré son manque d’ambition. Ses personnages et son ton suffisent en réalité pour offrir une suite honnête. On privilégie l'humour à l'intensité. Les pistes les plus intéressantes sont sous-exploitées laissant un goût d'inachevé.