Quantumania, petite attente, grande déception. Vous voulez voir ce qu'est le "baby-face" le plus moche de l'Histoire du cinéma (Renesmée de Twilight était très bien faite, finalement) ? Vous voulez assister à un scénario qui se rend compte qu'il n'a pas introduit la moitié de ses personnages, et s'assoie gentiment pour vous faire un speech-origines de vingt minutes à chaque nouvel arrivé ? Vous voulez être sûr que la bêtise, c'est de famille, avec un panel de personnages pas fins ? Quantumania est fait pour vous. On ne s'attendait pas à grand-chose, vu le peu de promo réalisé sur le film, et effectivement on est ressortis fatigué, pas aussi dépité que devant le cataclysme Thor 4 (notre pire expérience, de loin), mais tout de même lassé que Marvel ne cherche plus à faire d'efforts. On ne sait pas comment, avec un budget de 200 millions, on peut donner à voir au spectateur un visage géant (on ne vous spoile pas, promis) aussi laid, gênant à regarder, une véritable blague de mauvais goût et d'incompétence absolue. Ce sera notre coup de gueule de cet Ant-Man 3, n'ayant jamais pu retenir un soupir douloureux face à ce que nos yeux ont dû subir à chaque ouverture de casque géant. Ajoutez à cela un scénario qui part dans tous les sens (on saute d'un groupe de personnages à l'autre, sans trop de cohérence), qui aime bien nous infliger plusieurs dizaines de minutes placides de "origin-stories" (sous forme de flashbacks et / ou plans de gens assis qui racontent l'histoire) d'absolument tout le monde...même des fourmis. Oui, même des fourmis. L'action, au milieu, n'a pas beaucoup de temps pour exister, gangrénée par son caméo gratuit (on vous garde aussi la surprise, mais : il a besoin de fric, ou bien ?), par un montage hasardeux (bien heureux qui comprendra la bouillie visuelle lors des scènes de bataille...), par une musique oubliable (comme d'habitude) et un acting qui repose uniquement sur Paul Rudd (les autres sont dans les choux). On adore Paul Rudd, sa tête de Monsieur-Tout-Le-Monde, sa carrure pas musclée, sa bonhommie évidente, qui en font un héros en qui on peut facilement se reconnaître, on accordera toujours ceci aux Ant-Man. Les relations père-fille nous ont encore fait fondre ici (on aime bien ce binôme), dommage que les personnages soient un peu plus bêtes que d'habitude (
la fille avait un costume depuis le début, mais attend un saut dans l'espace quantique et plusieurs attaques mortelles, pour l'activer ??? Quand on voit le papounet qui ne sait pas où sa fille est retenue prisonnière et écrase des bâtiments à tout-va - ah zut, je l'ai aplatie ? -, on sait de qui elle tient...
). On sauvera tout de même l'humour plus agréable (car moins présent) que d'ordinaire (le ras-de-marée Thor 4 étant passé par là...), et une séquence "fourmilière de Scotts" qu'on a trouvé vraiment sympa (les cinq minutes qui nous ont plu, sur deux heures de film). Le reste, malheureusement, se confine à l'opus oubliable, lent et moche. Pour ce qui est des scènes post-générique, la première nous indique ce qu'on craignait bien en terme de scénario depuis l'ouverture des Multivers :
plus rien n'a d'importance, les morts s'enchaînent sans qu'on y prête attention, on trouvera bien quelques centaines d'autres versions identiques de tel personnage pour prendre la relève
(la platitude incarnée, pour les attentes du spectateur). La seconde, en revanche, nous rappelle qu'il y a une production Marvel très sympa (on a failli oublier cette bonne surprise !) : la série Loki, saison 2, qui arrive très bientôt. Un peu comme Jason va en Enfer (oui, les parallèles improbables, on aime ça), le film en lui-même est bien moins intéressant que le teaser final de trente secondes qu'il introduit (petit, mais puissant). Ant-Man Quantumania est lent, doit introduire péniblement un paquet de personnages, s'offre le pire "baby-face" jamais supporté par rétines humaines, case au forceps son caméo inutile, met en scène des personnages pas malins, et confirme que dorénavant les morts de personnages n'ont plus aucune importance... Voilà ce qui arrive, Quantumani-pas un scénar.