L'Important, ce n'est pas la destination, mais le voyage

Bande-annonce sympa, titre original, presque « bibliothèque rose " (ou verte, comme vous voulez), et surtout la présence de Laure Calamy en tête d'affiche, MON immense coup de cœur de ces dernières années. Peut-être en attendais-je légèrement trop, à rire un peu plus. On frôle le théâtre de boulevard à une ou deux reprises. Mais bon, cette comédie, je trouve qu'elle fait vraiment du bien. Totalement hors des modes, presque hors du temps, ne cherchant jamais à suivre un schéma préfabriqué dont on connaîtrait tous les rebondissements à l'avance. Certes, on sent qu'il faut y ajouter des « embûches », mais 90 minutes sur le parcours réalisé par R.L. Stevenson en 1878 sans qu'il ne se passe quoi que ce soit, cela aurait fait long.


D'autant que celles-ci restent cohérentes, dans l'esprit joyeux, bon enfant (et volontiers mélancolique, parfois) de l'œuvre, la folie légère de l'héroïne donnant à la fois corps et vitalité à ce périple pas loin d'être unique : certains me contrediront probablement mais je n'ai pas d'autres comédies qui suivraient cette logique me venant à l'esprit, la présence de l'âne Patrick tout au long du trajet apportant une touchante singularité supplémentaire. Un voyage pouvant paraître anodin, mais révélant un beau portrait de femme d'aujourd'hui, libre, se découvrant encore plus indépendante sans qu'un quelconque moralisme vienne entacher cette impression.


Décors magnifiques et dépaysement total, ponctués de scènes irrésistibles


(le pétage de câble de l'héroïne contre Patrick suivi de ses excuses, le récit de ses relations amoureuses à ce même Patrick, notamment),


de vrais moments de tendresse, de douceur, à l'image de ces dernières minutes faisant beaucoup de bien. Et l'irrésistible Laure Calamy, donc, véritable tornade faite femme, savant mélange de sensibilité et de sensualité absolue : enfin un vrai premier rôle à la hauteur de son talent, il était temps. Avec, en prime, du


Véronique Sanson (dans un contexte pour le moins inattendu!), du Stevenson dans le texte, du Dean Martin...


Une bien jolie comédie qui, l'air de rien, nous fait sortir de la salle apaisée, avec le sourire et ça, ce n'est vraiment pas rien.

Caine78
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le 26 sept. 2020

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