Il y a un dicton qui dit de ne jamais juger un livre sur sa couverture, qui je crois pourrait parfaitement convenir ici. En effet, quand ce film est sorti, je dois avouer qu’il était loin de me faire envie.
Mais quelle divine surprise.
L’humanité, la douceur, l’empathie avec lesquelles il suit les mésaventures cévenoles de cette institutrice qui amoureuse prend la décision de suivre son amant dans ses vacances avec sa femme et sa fille dont elle est la maîtresse, la délicatesse et la poésie de la mise en scène, en font un vrai moment de plaisir cinématographique.
Le personnage d’Antoinette, qui permet à Laure CALAMY de nous offrir une grande prestation joue à la fois sur la vulnérabilité que lui confère ce sentiment amoureux, que ce soit celle induite par sa position d’amante face à l’épouse, mais aussi face au jugement de la société, la scène du premier repas en gîte où elle subit le jugement outré et méprisant d’une femme qui n’est pas concernée est d’une rare puissance, mais aussi la force et l’empressement qu’elle a d’écouter son cœur pour se lancer dans cette aventure.
Aventure durant laquelle se développera une relation très forte avec son compagnon de voyage, l’âne Patrick, un animal qui en plus de nous offrir l’un des moments de rires les plus grands dans le cinéma récent, s’avérera être un excellent critique et juge de l’humain, un avis qui se confirmera lors d’une scène là aussi d’une grande puissance entre Antoinette et la femme trompée, une scène clef, à la fois émotionnellement chargée et d’une justesse de ton, d’une humanité remarquable.
C’est le portrait touchant, amusant et primesautier d’une femme amoureuse, c’est l’analyse mélancolique, et l’éveil nécessaire à aller de l’avant face à une relation qui ne peut être source de plénitude.
C’est une très bonne surprise ou chaque sentiment est traité avec une infinie grâce, et un regard complice et amical, j’ai passé un très bon moment.