Dans les années 1980, le groupe Anvil émerge au milieu des Whitesnake, Guns'n'Roses et autres Scorpions. Fin des années 2000, le groupe n'a pas connu la gloire espérée mais Steve Lips et Robb Reiner continuent d'y croire malgré le temps qui passe et les heurts de la vie...
A travers l'histoire de ces deux mecs, losers magnifiques qui ont raté le coche, Sacha Gervasi signe un documentaire en forme de lettre d'amour au headbanging gras, à la bière chaude et au gros métal qui tâche. Bien évidemment, sa grande force est surtout de s'adresser aussi à ceux qui n'aiment pas le métal.
Car le parcours de Lips et Reiner résonne en chacun de nous. Qui renonce à ses rêves ? Qui s'y accroche comme une tique ? Est-ce que tout le talent et l'obstination du monde suffisent ?
D'une humanité bouleversante, le film parle de la dernière chance d'un groupe maudit mais, surtout, de ces deux quinquas passés à côté et qui, malgré les portes qui claquent, la déprime et leur entourage réticent, croient encore que tout est possible.
L'émotion est totale, bouleversante, belle et pure car Anvil !, c'est la passion contre la raison, c'est cette envie magnifique d'hurler qu'on existe, de prouver et de se prouver quelque chose. C'est aussi extrêmement vrai, drôle et passionnant sur la réalité de la musique avec ce que cela comporte de douloureux, d'absurde et d'insolite notamment pendant une épique tournée de galériens. L'ironie étant que le succès du film a rallumé les projecteurs sur Anvil ! leur offrant aujourd'hui la renommée tant attendue.
N'étant pas fan de métal, je ne pourrais juger de la qualité du groupe mais qu'elle qu'elle soit, ça n'enlève rien à la beauté de leur histoire et à ce pur chef-d'oeuvre du documentaire, éloge de la dernière chance et des underdogs comme on les aime.