Réalisé par Mel Gibson, Apocalypto plonge au cœur des derniers soubresauts de la civilisation Maya, juste avant l'arrivée des conquistadors. Loin de la fresque fidèle à l'histoire, celle-ci sert d’écrin à une fable viscérale sur la violence, la survie et la chute.
La société maya, telle que dépeinte par Gibson, n’est qu’une métaphore, un théâtre où s’exhibent des travers intemporels. La jungle, oppressante et omniprésente, n’est pas seulement un décor, mais une entité, symbole de la force implacable de la nature face à l'humain.
À travers cette toile violente et sauvage, Apocalypto questionne les cycles universels de grandeur et de déclin, laissant volontairement de côté la complexité historique des Mayas pour se concentrer sur une critique plus vaste et intemporelle.
Par sa caméra nerveuse et sa grammaire cinématographique viscérale, Gibson filme chaque scène de chasse, de sacrifice ou de combat avec une intensité hyperréaliste, palpable, où la violence transcende son caractère graphique.
Le choix de faire dialoguer les personnages exclusivement en langue maya renforce l’immersion, mais le récit reste profondément occidental dans sa structure et ses valeurs.
Avec Apocalypto, Gibson ne raconte pas l'histoire mais livre une vision : celle d’un monde en perpétuelle autodestruction, où les conflits internes finissent toujours par s’incliner devant une force extérieure encore plus implacable.