Quelque part dans le Yucatan précolombien, au temps des mayas. Patte-de-Jaguar vivait paisiblement dans son village de chasseurs jusqu'à ce qu'un autre groupe d'individus particulièrement cruels et sadiques et venant d'une cité décadente ceux-là, décide de faire une razzia sur ledit village. Il va échapper de peu à leurs sacrifices humains. Commencera alors une traque impitoyable et effrénée à travers la jungle pour retourner auprès de sa femme enceinte.
Nonobstantes les pensées assurément tortueuses de cet illuminé de Mel Gibson et son penchant pour la violence brute et sanglante (de préférence dans des dialectes authentiques et disparus, ou du moins authentiquement disparus), et en laissant le soin à ceux qui ont l'esprit assez tordu pour y voir une métaphore christique ou quelque chose en relation avec sa religiosité erratique et un peu mégalomane de disserter là-dessus à perte (c'est bien moins plausible de lui reprocher ça ici, on est tout de même loin de la Passion du Christ), force est de reconnaître que ce film de chasse à l'homme saupoudré de dialogues en langue maya yukatec est des plus prenants.
Peu importe l'historicité avérée ou non de ce qui est dépeint ici concernant les moeurs des mayas et le caractère éminemment exagéré de la soif de sang de ceux montrés dans le film (je laisserai les spécialistes en histoire de l'Amérique centrale pré-colombienne s'étriper à l'envie sur le sujet, ce n'est pas mon rayon), ici tout est fait pour nous immerger dans cette course-poursuite sauvage et sans temps mort caméra à l'épaule où le héros a l'avantage de la connaissance parfaite du terrain, c'est bien là l'essentiel.