Apprenti Gigolo par Hugo Harnois
Le sexe peut résoudre beaucoup de problèmes, comme celui de l'argent par exemple. Libraire en faillite, Murray propose à son ami Fioravante, fleuriste précaire, d'être son mac pour renflouer leurs portefeuilles. Au service de la gente féminine, l'italien va faire une rencontre plus profonde que prévue...
Mou et anecdotique, Apprenti Gigolo fait penser à une triste copie d'un film de Allen. Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela que ce dernier, apparaissant très peu dans les films d'autres réalisateurs, a accepté de jouer dans le film de son ami Turturro (qu'il a filmé dans Hannah et ses sœurs). Il s'est probablement reconnu dans une ambiance qu'il affectionne tant, avec New-York en toile de fond et une musique jazzy omniprésente comme accompagnement.
Soit, la rencontre entre les deux êtres silencieux et pudiques que sont Turturro et Paradis est plutôt belle. Soit, Allen nous fait sourire avec son visage d'ahurie et sa manie de palabrer constamment. Soit, ce romantique new-yorkais, opposé à son ami de longue date puisqu'il ne parle que très peu, nous donne envie de l'apprécier par sa finesse et un total self-control. En effet, Turturro incarne son personnage subtilement sans être excessif, à l'opposé de ce pitch, assez extravagant. Et pourtant, celui-ci affiche un résultat plat et sans véritable saveur.
L'aspect religieux avec l’ultra-orthodoxie nous laisse sur le côté, et même si l'on devine le goût du réalisateur-acteur pour les femmes, ses portraits (Vergara la tigresse, Stone la frustrée) ressemblent plus à des lieux communs qu'autres choses. Malgré quelques notes de poésie qui traversent cette œuvre qui se veut sentimentale sans jamais l'atteindre, un sensation simple nous habite jusqu'à la fin. Cela s'appelle l'ennui.