Comment devenir bourreau ?
Le film donne quelques pistes :
1. Il vaut mieux être un solitaire, inadapté social, un taiseux enfermé dans sa prison psychique.
2. Les "diplômés" ne conviennent pas, se posent trop de questions (philosophiques). Ils répugnent à donner la mort.
3. Surveillant de prison, Aiman choisit le bourreau comme modèle. Un maître est nécessaire. Pendant des siècles, on était bourreau de père en fils. Ils apprenaient à pendre, décapiter, écarteler, brûler sur le bûcher, etc.
Des experts polytechniciens, en somme.
4. Être un bon technicien est idéal. Tout envisager sous l'angle pratique : poids du condamné ? longueur de la corde ? position du nœud coulant autour du cou ?
Que demande la société à son bourreau ?
Être efficace, expédier le condamné au mieux.
Quand il ne souffre pas, on obtient 10/10.
Évidemment, les cheveux du maître bourreau blanchissent et il roule à tombeau ouvert. L'alcool ou une dépression peuvent être des alternatives. Pauvre Aiman...
J'ai vu le film sans rien en connaître (Cinexpérience). Une question me taraudait : où l'action se déroule-t-elle ? En Corée du sud ? non... En Thaïlande ? pas sûr... Singapour ou Kuala Lumpur ? Je brûle...
Encore une question technique - rien d'essentiel.
La mise-en-scène, neutre, manque de rythme. Cette reconversion d'un ex-gibier de potence n'a rien d'un chemin de Damas ! Rien de spectaculaire, tout est intériorisé. La description clinique d'univers carcéraux rappelle les téléfilms tout public. Et je trouve le suspens final artificiel (la ficelle est aussi grossière que la corde d'un pendu). J'aurais aimé des points de vue plus larges - ouvrant la perspective.
Comme par exemple : La peine de mort est-elle indispensable ?
Et si on la supprimait ?