Suite & fin de la trilogie du prolétariat de Kaurismäki, un film qui bénéficie plus de l’élan de réputation de son réalisateur que de son intérêt propre. Dans la continuité de Calamari Union & Ombres au paradis, il vaudrait quelque chose pour lui-même si le réalisateur ne poursuivait pas dans une veine infinie, où cette fois la spontanéité & le naturel des gestes passe complètement à la trappe.
Remplaçant l’absurde du premier & la noirceur du second par des piques d’humour qui sonnent à la fois comme une tentative de diversification que comme de la lassitude, Ariel ne choisit pas non plus la constance dans le déroulé. Son personnage s’en va prolétarier comme on butine d’emploi en emploi, mais ni l’avancée fiévreuse initiale ni la passivité des personnages face à une économie qui leur apparaît comme une fatalité ne débouchent cette fois sur les bribes analytiques que Kaurismäki nous avait presque habitué à nous offrir.
Reste l’intérêt de la nature morte, & une immersion tolérable pour un script écrit en deux jours.
→ Quantième Art