Un film avec un enfant qui découvre les petites trahisons et les petites (ou grandes) injustices de la vie. Armageddon Time a ceci de bien qu'il parvient à faire ressentir les injustices, les trahisons, les déceptions, les hypocrisies de la vie à travers des petits enjeux, ici des petits drames d'enfants (un changement d'école, se faire des amis, avoir des rêves probablement irréalisables...) mais qui veulent toujours en dire long, puisque finalement dans la vie, que l'enjeu soit grand ou petit, la trahison c’est toujours la même. Et là, le film nous met un enfant face à ces émotions, face à ces découvertes. Et donc on a jamais quelque chose de parlé, on a des réactions d'enfant et le film est plutôt réussi, car on comprend que l'enfant comprend que quelque chose ne tourne pas rond dans la vie, mais il n'a pas les armes ou les mots pour l'extérioriser, et donc le filme nous le jette. Armageddon Time s'alourdit d'ailleurs dès qu'il tente de poser des mots sur ce qui se passe, et il n'échappe pas au travers que j'ai l’impression le cinéma américain n'arrive jamais à éviter, qui est celui d'expliquer ce qui se passe, de se sentir obligé de venir moraliser ce que le spectateur avait déjà compris (tout le dialogue dans la voiture à la fin...), et le film aurait dû s'en tenir à jeter son enfant dans le chaos et l'injustice de la vie, et laisser le spectateur en faire ce qu'il veut, le ressentir, s'interroger, se révolter éventuellement. Ou voir comment l’enfant se construit face à ce qu'il vit... En dépit de ces quelques travers, Armageddon Time reste un film qui offre une bien belle tranche de vie.