Asura : The city of Madness (2016) – 아수라 / 132 min
Réalisateur : Kim Sung-Su – 김성수
Acteurs principaux : Jung Woo-Sung – 정우성 ; Hwang Jung-Min – 황정민 ; Ju Ji-Hoon – 주지훈 ; Kwak Do-Won – 곽도원 ; Jeong Man-Sik – 정만식.
Mots-clefs : Corée – Action – Shibal.
Le pitch :
L’inspecteur Han est sur le point de démissionner de la police pour rejoindre l’équipe du maire et devenir son homme de main. Le procureur veut absolument faire tomber ce maire véreux et ses troubles activités, et va tenter d’utiliser Han pour cela. Celui-ci va alors être entraîné dans un double jeu hautement dangereux…
Premières impressions :
Parfois le cinéma permet de remonter le temps. En tout cas c’est la nette impression que j’ai eu en découvrant Asura : The city of madness, un film d’action coréen comme on n’en fait plus depuis…quinze ans à peu près. En clair, Asura est un film ultra-violent, avec un script gonflé au deus ex-machina, des personnages avec deux lignes de background et des dialogues bardés d’insultes…
Des films un peu cons qui misent tout sur l’hémoglobine et l’avalanche de langage fleuri, il y’en a des tétra chiées et c’est d’ailleurs plutôt drôle quand les réalisateurs assument le truc façon The Expendables. Seulement, Kim Sung-Su est très premier degré et essaye de nous faire croire en interview que son film bull-shit est une satire de la société et de la politique coréenne qui sont devenues trop mega giga violentes. Sauf que pas de bol, des thrillers sur fond de politiques pourris, c’est à la mode depuis le carton de Veteran et donc il en sort trois par mois en Corée. Du coup, quand on compare Asura et son scénario en papier mâché à un Inside Men où on a l’impression d’assister à une partie d’échec, le premier souffre sérieusement de la comparaison.
Pourtant l’idée de base n’était pas si idiote. Tourner un mélange de Sin City et de thriller coréen post Old Boy, ça aurait pu fonctionner. D’ailleurs visuellement le film tient plutôt la route. Le problème c’est que le pitch de départ nous vend une ville pleine de pourris, un films sur des vrais salauds, alors qu’en fait les gars ont quand même des principes et que si le héro est un pas beau, c’est parce que sa femme a une vilaine maladie et qu’il doit bien se débrouiller pour payer les soins… Quitte à faire dans le premier degré, pourquoi s'ennuyer de vaines justifications ?
Si on ajoute de bons acteurs à qui on ne demande de jouer qu’une seule expression, on courre droit à la déception. Franchement, personne sur le tournage ne s’est dit qu’un personnage de ripoux souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette ça allait être compliqué pour le rendre crédible ? Le mec glisse autant de Shibal (petite insulte coréenne qu’on traduira par un «putain ! », mais plus violent) que Dieudo glisse des quenelles…
Bref, si vous aimez les films brainless et que vous vous cognez bien de la cohérence interne, des soucis de rythme, de la qualité des personnages et de celles des dialogues (bon en gros si vous aimez les marvels quoi), le film fera l’affaire. Si vous recherchez plutôt des films où le scénariste et le dialoguiste n’ont pas partagé le même bout de serviette de la cantoche pour coucher leurs travaux respectifs, un conseil, attendez d’avoir envie d’un brainless.