Sorti en 2001, Atlantide, l'empire perdu (ou Atlantis: The Lost Empire en version originale) est le 71e long-métrage d'animation de Disney et le 41e de ses classiques. Réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise (tous deux déjà à l'oeuvre sur le Bossu de Notre Dame), ce film marque une rupture avec les productions précédentes du studio en plongeant dans le genre de l'aventure inspirée par les récits de Jules Verne, loin des habituelles comédies musicales. Avec une histoire centrée sur un jeune homme de 1914, guidé par un livre mystérieux vers la légendaire ville d'Atlantide, et un casting comprenant des voix célèbres telles que Michael J. Fox et Leonard Nimoy, le film avait de quoi susciter l'intérêt. Malgré une animation innovante et la création d'une langue fictive pour enrichir son univers, le film n'a pas rencontré le succès escompté, desservi par un positionnement ambigu entre film d'aventure pour public adulte et film d'animation pour enfant. En effet, Atlantide, l'Empire perdu offre une expérience visuelle envoûtante mais peine à solidifier ses fondations narratives.
Une esthétique captivante
Dès les premières minutes, le film s'affirme graphiquement avec une palette de couleurs vibrantes et un style visuel distinctif. Les animations fluides et les décors détaillés invitent les spectateurs dans un vrai voyage à la découverte d'un mythe séculaire : l'Atlantide. La découverte de celle-ci est un vrai moment marquant du film. Cette prouesse visuelle ne manque pas de séduire, rendant chaque scène agréable à l'œil et soulignant le talent indéniable des artistes de Disney.
Une histoire convenue
Le scénario du film suit une trame assez prévisible, avec des rebondissements que l'on voit venir de loin. Le développement des personnages secondaires semble dicté par les nécessités du script plutôt que par une évolution organique, réduisant leur dynamique avec Milo à une série d'interactions convenues. L'élément du cristal conscient est traité de manière superficielle, faisant office de Deus Ex Machina, sans explorer les ramifications de sa connexion avec Kida. De la même façon, la surprenante faculté des locaux à comprendre la langue de la bande à Milo fait office de facilité scénaristique et son explication est vite expédiée.
Décevante Atlantide
Kida déclare que l'Atlantide se meurt, une affirmation lourde de conséquences et de potentiel dramatique. Pourtant, le film ne parvient pas à transmettre cette urgence ni à immerger pleinement les spectateurs dans la culture et les enjeux de l'Atlantide. Le peu de temps consacré à développer ce monde et ses habitants ne permet pas de s'attacher véritablement à leur sort.
Une musique fonctionnelle mais oubliable
La bande-son d'Atlantide, l'Empire perdu" accompagne l'action sans jamais vraiment marquer les esprits. Bien qu'efficace dans son rôle, elle manque de ces mélodies emblématiques qui ont fait la réputation des studios Disney.
Ainsi l'Atlantide, l'Empire perdu laisse une impression ambivalente. Visuellement très convaincant, il pâtit néanmoins d'un récit prévisible et d'une exploration superficielle de son univers. C'est un film que j'avais vu dans ma prime jeunesse et qui m'avait laissé un très bon souvenir, et si le revisionnage n'était tout de même pas pénible, le vernis de la nostalgie s'est effacé, conduisant à une note finale de 6/10.