En voyant "Attenberg", on se dit qu'il est impossible de ne pas penser au passionnant "Canine" : cette austérité absolue, cette rigoureuse géométrie qui vient habiter chaque plan, et surtout cette sexualité glaciale rappellent inévitablement l'oeuvre de Yorgos Lanthimos (lequel apparaît d'ailleurs dans le film). De la même façon, les humains sont montrés comme insignifiant, vains et vides de substance. Si tout cela était justifié chez Lanthimos, ça l'est beaucoup moins (voire pas du tout) chez Tsangari. Les angles droits présents dans tous les plans ressemblent plus à des tics de mise en scène ou à une obsession de la part de la cinéaste qu'à une esthétique originale et travaillée (serait-ce du sous Lanthimos ou du sous Haneke ?) ; le film se voudrait volontiers être l'écho de l'existentialisme ou du théâtre de l'absurde, mais n'est au final qu'un concentré primaire et indigeste de nihilisme, totalement facile et aussi vide que ses personnages. Les présentant comme des sortes de pantins voués au néant (l'occasion par ailleurs de ne pas les approfondir, on se contente juste de leur donner quelques répliques se prêtant vaguement à la psychanalyse), il ne semble manifester que du mépris envers l'espèce humaine. Alors oui, on pense à "Canine" … c'est-à-dire qu'on regrette que Tsangari n'ait pas quelque chose (d'intéressant) à dire, contrairement à Lanthimos ...
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le 5 janv. 2013

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