Flatte trop de bas instincts

Je ne suis pas abonné aux Cahiers du cinéma (@cahiersducinema_officiel ) mais je suis plutôt d’accord avec leur critique, Olivia Cooper-Hadjian @Olivia_c_h : « La position d’observateur goguenard que nous offre le film flatte nos bas instincts et vole la vedette aux travailleurs que les cinéastes voudraient mettre en avant. » Et je n’arrive pas à croire que Sarah Saldmann (33 ans) soit aussi déconnectée des réalités, je pense plutôt qu’elle s’est construit un personnage médiatique qui doit l’être, dans un écosystème très concurrentiel. Si le film offre quelques témoignages intéressants, parfois émouvants, reste ce sentiment diffus de populisme, d’antisémitisme (de vertu, en ce moment, il revient aussi par la gauche de la gauche, et dans le film il y a matière à s’interroger, du stéréotype du juif riche à son éviction finale, pour ses prises de position en faveur de la riposte israélienne qui en feraient une « Cruella», suivie d’une scène de liesse et de communion de tous les autres acteurs, célébrés comme « nos héros », qui peut aussi rappeler comment certains ont accueilli la nouvelle du 7 octobre) et de télé-réalité (dans le genre Vis ma vie) agressive, avec une hostilité affichée assez rare des réalisateurs (notamment pour Gilles Perret (qu’on a connu plus aimant pour les Bertrand) pour leur actrice principale. Il a aussi son mérite d’apporter le débat, puisqu’il offre une promotion lunaire où Ruffin et Saldmann ferraillent à fleurets pas toujours mouchetés. Il y a aussi que si Ruffin n’était pas un homme politique en campagne (notamment pour imposer sa ligne face à une gauche plus woke et moins portée sur les milieux populaires), le résultat aurait été meilleur. Même dans la catégorie film de campagne, il n’est pas assez rassembleur pour être bon.