Au Coeur de l'Océan tend à mettre en scène l'histoire vraie qui aurait inspiré le célèbre roman de Melville Moby Dick.
C'est d'ailleurs par le prisme de Melville que débute l'histoire, écrivain en quête de la vérité sur cette légende urbaine semblant fasciner la Nouvelle Angleterre. Retrouvant un ancien marin officiant sur un Baleinier, il entreprend alors de recueillir son témoignage, devenu un fardeau manifeste pour le vieil homme qui semble rongé par l'horreur de ses souvenirs. Cependant le charme de cette confession s'avère rapidement rompu, au lieu de respecter le point de vue subjectif du marin, le narrateur demeure omniscient. Par ce point de vue, le récit s'avère quasi démythifié de prime abord, perdant le cachet que le subjectif lui aurait conféré.
Dans la première partie, nous découvrons l'univers des baleiniers, le fourmillement du port et de la criée (où les différents organes des baleines sont quotés, devenant une véritable bourse). Au delà du port, et de ses enjeux économiques (puis personnels lorsqu'intervint le personnage d'Owen Chase, c'est là que s'arrête la peinture historique et sociale (une partie relativement fugace). La suite du récit qui aurait dû se muer en véritable épopée maritime, s'avère plutôt décevante, tant par la mauvaise qualité des effets spéciaux que par l'incapacité à captiver le spectateur quant à la conception du mythe. La Baleine Blanche s'avère une histoire déjà répandue chez les marins comme l'atteste la rencontre avec la personne ayant manifestement inspiré le capitaine Achab. On se demande d'ailleurs si son récit n'aurait pas été plus intéressant que la quête nous étant proposée..
Sous couvert du label "histoire vraie" Ron Howard nous embarque dans un film de genre qui malgré les acteurs manque de souffle épique,et se retrouve noyé par les effets numériques qui finissent par définitivement égratigner la rétine.