J'ai toujours bien aimé ce western profondément humaniste et pro-indien de Wellman réalisé en 1951 même s'il est beaucoup dédaigné aujourd'hui.
D'abord, l'histoire est très belle où un trappeur (Clarke Gable), un peu brut de décoffrage, est civilisé par une (belle) indienne (splendide Maria Elena Marquès) ; l'histoire est belle aussi à cause de cette attirance, cette fascination, pour les grands espaces, la vie sauvage qui me fait irrésistiblement penser à Jack London.
Elle est encore belle par l'espèce de tour de Babel où sont réunis des gens de plusieurs origines, de différentes cultures mais qui trouvent, facilement, un terrain d'entente. La chanson "Alouette, je te plumerai...", à ce titre, chantée à une veillée de Noel est magnifique.
D'accord, je joue un peu les candides mais ça fait du bien de temps à autre de croire que l'espèce humaine est capable d'autre chose que de s'entretuer.
Pour que le western reste crédible, il y a quand même des gens qui se font dessouder (indiens et visages pâles) et comme souvent chez Wellman, il n'y a pas vraiment de happy end.
Au début du film, dans les scènes de troc, il y a même des moments assez amusants où justement transparaissent les différences culturelles. Au fond, d'ailleurs, est-ce vraiment des différences ?
Le français Pierre (Adolphe Menjou) est bien un peu une caricature du Français tel que vu des Etats-Unis (manque juste le béret et la baguette).
Et puis, le fait de faire raconter en voix off l'histoire par le fils de Flint (Clarke gable) ne manque pas d'originalité et fait penser à ces légendes qu'un "ancien" racontait autour du feu.
Ne négligeons toutefois pas non plus les splendides paysages même si certains sont assez visiblement des reconstitutions en studio... L'image reste très belle.
Oui, décidément, j'aime bien ce film.