Un John Huston que je ne connaissais pas, « redécouvert » récemment au point de le considérer, par certains, comme un titre important dans sa filmographie. Je n'irais pas jusque-là. On y retrouve incontestablement les thèmes chers au cinéaste (la fatalité, la mort, l'ambiguïté des rapports humains), ajoutant à une collection déjà importante un anti-héros troublant, insaisissable, dont on sait quasiment à coup sûr que sa destinée sera sombre.
C'est quand même assez lent, légèrement ennuyeux, parfois, bavard, certes pour dire des choses relativement intéressantes, mais bavard quand même. Une sorte d'errance avec triangle amoureux (et presque « familial », même si j'ai eu beaucoup de mal à le comprendre, biaisant quelque peu ma vision des choses), certes réalisé avec soin et pas mal de cruauté, le réalisateur n'ayant pas son pareil pour provoquer une forme d'espoir, d'optimisme pour mieux la détruire quelques instants après.
Le trio Albert Finney - Jacqueline Bisset - Anthony Andrews fonctionne relativement bien, notamment le premier dans un registre où j'ai peu eu l'occasion de le voir, Huston sachant également filmer l'alcoolisme, assumant l'excès et la décadence, sans doute un peu trop. Le final est à l'image de l'œuvre : long, presque exténuant, mais jusqu'au-boutiste, violent voire impitoyable, totalement dans la logique du récit. Pour ces différentes raisons, « Au-dessous du volcan », adapté d'un roman de Malcolm Lowry réputé inadaptable a clairement sa place et sa logique dans la carrière du réalisateur, à défaut d'être l'un des meilleurs ou des plus passionnants.