Jean Brismée, cinéaste pas très connu au bataillon, nous a livré en 1971 son seul long-métrage de fiction. Il s’agit d’un film d’exploitation. Késako ? Eh bien, pour faire simple, un film dont le but clairement affiché est de faire du fric avec du cul et de la violence. Dans les réseaux de diffusion de ce type de films, nous avons affaire au seul film belge ayant obtenu un réel succès, notamment outre-Atlantique.
Sept touristes voyageant en car font une escale dans un manoir qui s’avère être hanté par un succube (un démon de sexe féminin, par opposition à incube). Cette diablesse leur fera commettre à chacun un péché capital pour les mener à leur perte.
Un scénario anticipant "Seven", avec environ 25 ans d’avance ? Quelque part, oui, bien que l’approche soit complètement différente chez Jean Brismée. Niveau qualité de film, cela n’est pas vraiment comparable, tant les deux films diffèrent sur la forme.
Par ailleurs, l’ambiance de "La plus longue nuit du diable" constitue l’un de ses meilleurs atouts. Ce mélange d’éclairages et de décors colorés et flashy dans le cadre d’une maison hantée, doublé de séquences de sexe soft et de meurtres originaux – voir la « noyade » dans une pièce remplie de pièces d’or – font de ce film une œuvre psychédélique et décomplexée.
(critique parue - me semble-t-il, tout du moins - il y a des années dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille")