En 10 ans, Marvel Studio se sera constitué un Cinematic Universe composé de 18 (!) films, chacun présentant de nouveaux personnages enrichissant petit à petit cet univers, et exposant régulièrement et plus ou moins furtivement le grand méchant Thanos et les fameuses pierres de l'infini. Une façon récurrente d'annoncer ce 19ème film : "Avengers : Infinity War". Ici, Thanos ne se contente plus d'attendre sur son trône que ses sbires échoue. Il prend les choses en main et part en chasse des pierres toutes puissantes, devant la résistance de nos héros.
Pari très risqué car présentant une multitude de personnages, "Avengers : Infinity War" est pourtant très agréable à suivre. Dynamique et fluide (on ne s'ennuie aucunement pendant 2h30), le film mêle astucieusement les personnages élaborés par le MCU, que l'on prend plaisir à voir interagir, et parfois souffrir. Le revers de la médaille est que pour apprécier ce film, il est fortement préférable d'avoir vu (et aimé) la plupart des volets précédents...
Par ailleurs, la grande surprise est le personnage de Thanos. Le MCU nous avait habitué aux méchants insipides et interchangeables, il n'en est rien ici. Interprété par un Josh Brolin imposant, l'adversaire des Avengers s'avère aussi cruel que sincère dans ses motivations développées, fait preuve d'émotions, et occupe une grande part du récit. De l'autre côté, les Avengers sont en forme, et si l'on n'échappe pas à l'humour habituel des Marvel, sont globalement plus sombres dans leur jeu. On note en outre une BO un peu plus remarquable que d'habitude, de superbes effets visuels, des scènes d'action convaincantes, et une variété de mondes réjouissante, qui embrasse le genre de la space opéra. "Avengers : Infinity War" est donc réussi, et marque un tournant dans le MCU, se voulant davantage comme un début de bilan que comme une nouvelle construction.