Je pense sincèrement que ce Aviator est un excellent film. J'ai bien évidemment été fan de son esthétique, décors, reconstitutions de l'époque, mise en scène, ampleur énorme, musique.... C'est très clairement magnifique, comme à chaque fois chez Scorsese. C'est plutôt dans le contenu que je suis un peu moins emballé, mais soyons clair ce que je vais dire n'engage que moi.
La première chose qui me vient à l'esprit est qu'il y un véritable ventre mou. Autant on démarre très vite très fort et très bien et l'on termine sur une demi heure au même standard, mais l'heure et demi au milieu est assez poussive. J'ai eu l'impression que l'on divaguait de ce qui faisait le centre de l'action, ça part dans un sens puis dans l'autre, on tourne autour du pot, on accumule les personnages secondaires, souvent inutiles d'ailleurs. De plus j'ai par moment été perdu au niveau de la temporalité bien que l'on nous indique régulièrement à quel date nous nous trouvions. Je ne sais pas si il y a eu de la réécriture historique, je ne suis pas un expert ou peut être ai-je fait de mauvaises recherches de mon côté, mais il y avait des choses qui ne matchait pas notamment avec les femmes du bonhomme. A un moment c'est Hepburn (Cate Blanchett) après c'est Ava Gardner (Kate Beckinsale) ensuite Faith Domergue (Kelli Garner) mais Hepburn revient enfin bref je ne comprenais rien. Peut être que je me focalise sur des détails débiles, peut être que je me suis embrouillé la tête tout seul avec mes recherches mais cela m'a gêné.
Ensuite troisième point et le plus important, le portrait d'Howard Hughes. Je ne le connaissais pas du tout, à par de nom. J'ai donc plutôt pas mal appris sur sa vie et cela m'a plutôt fasciné quand on allait droit au but. On nous présente cet homme comme un véritable fou furieux, c'est le moins que l'on puisse dire. Un personnage excentrique, sûr de lui, qui n'a pas froid aux yeux et plein de démons. C'est vrai qu'à un moment il me soulait. Rien ne sonnait naturel chez ce bonhomme, tout dans l'outrance, il m'énervait. Mais au fur et à mesure que le récit avançait j'ai appris à plus le connaître et notamment le voir au plus bas, littéralement en pleine phase de disjonction. C'est à partir de la que j'ai commencé à apprécier ce fou d'avion et de cinéma, et d'autant plus quand il s'est mis à relever la tête pour nous offrir un dénouement de film génial et terrible à la fois. Un personnage extrêmement complexe donc, aux multiples facettes, aux traits de personnalités bien marqués mais un type qui va toujours aux bout de lui même pour accomplir ses rêves les plus dingues. C'est dommage que la longueur se fasse ressentir car sinon c'est du haut niveau.