Cette adaptation de la célèbre bande dessinée de Guido Crepax, Valentina et Baba Yaga, est un bien curieux film, à cheval entre le cinéma de genre et le cinéma d’auteur. Le film fait notamment référence à Antonioni et à Godard, ce dernier étant d’ailleurs explicitement cité dans le film et le réalisateur reprenant parfois certains de ses procédés.
La distribution est tout aussi curieuse et hétéroclite puisque l’on y trouve la française Isabelle de Funès, nièce du célèbre Louis, l’américaine Carroll Baker (la Baby Doll du film d’Elia Kazan) et l’italien George Eastman (de son vrai nom Luigi Montefiori), ici à contre-emploi dans le rôle d’un cinéaste de gauche contraint de tourner des films publicitaires pour survivre, ce qui fait évidemment référence au réalisateur lui-même.
La mise en scène est très élégante et plusieurs passages sont vraiment très réussis, notamment la première et très onirique apparition de Baba Yaga (personnage de sorcière issu du folklore russe), ainsi que toute la fin du film réalisée dans un style fantastique gothique plastiquement superbe.
Cette curiosité est à découvrir dans une splendide copie éditée en blu-ray par Le Chat qui fume.