Erratic movie
Contrairement à ce que laissent supposer les arguments développés lors de la promotion du film, orchestrée principalement autour de la présence symbolique et dénudée de Nicole Kidman, Babygirl n’est...
Par
le 15 janv. 2025
24 j'aime
11
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Babygirl vient s'ajouter à la trop courte liste des thriller érotiques, sans se révéler être vraiment ni un thriller (pas de vrai secret ou d'antagoniste), ni un vrai film érotique (le sexe n'étant qu'un pan du jeu de domination). En véritable trublion des studios américains, A24 continue de se faire un nom avec ce film dont on parlera plus pour ses frasques et sa plastique que pour ses qualités cinématographiques.
L'histoire pourrait être banale : Le CEO d'une start-up entame une liaison avec son stagiaire, jusqu'à tout perdre. Pourtant, en inversant les rôles (le PDG est une femme) et en mettant en lumière les désirs et les vices sexuels d'une femme mûre (qui veut s'abandonner à la soumission), Babygirl est un film de notre époque qui dérange et qui gêne.
En tant que féministe, on a le cul entre deux chaises, avec d'un côté la mise en lumière de la sexualité d'une femme CEO et de son succès et de l'autre ce jeu de soumission où c'est quand même finalement l'homme qui humilie, l'homme qui domine, l'homme qui avilit.
C'est peut être que ces deux thématiques se mélangent mal, menant à un happy end lui aussi très moderne. La première partie d'Anora, sur la même thématique très sexuée, était beaucoup plus girl power (femme prostituée soumise par principe mais maîtresse de sa sexualité).
Le studio A24 est gage de qualité visuelle. Si le film souffre de problèmes de rythme avec la multiplication de séquences cringe, les passages en musique (qui suivent étrangement l'échange de consentement) sont de vrai bonheurs visuels et auditifs (la BO++). La scène d'introduction, un orgasme front camera où on voit tout le talent de Nicole Kidman (elle est parfaite dans tout le film).
Un petit mot sur le personnage émasculé du mari (Antonio Banderas a vieilli depuis Femme fatale), qui prend pas mal de temps d'écran pour jouer soit au goujat pas sympa ("encore le même chemisier ?") ou au type qui sait pas faire jouir sa femme. Dommage, il y avait plus à faire avec l'autre personnage féminin qui cherche à gravir les échelons dans la boite et qu'on voit trop peu, sauf à la fin.
En conclusion, Babygirl est un ovni fait pour choquer, à voir si on veut souffrir devant son écran et observer le jeu de la deuxième meilleure soixantenaire de l'année (Demi <3), qui méritera son oscar. Ne pas regarder si vos parents sont en plein divorce.
Créée
le 16 janv. 2025
Critique lue 335 fois
9 j'aime
9 commentaires
D'autres avis sur Babygirl
Contrairement à ce que laissent supposer les arguments développés lors de la promotion du film, orchestrée principalement autour de la présence symbolique et dénudée de Nicole Kidman, Babygirl n’est...
Par
le 15 janv. 2025
24 j'aime
11
Troisième long-métrage réalisé par Halija Reijn, cette actrice néerlandaise reconnue, après Instinct : liaison interdite et le récent Bodies, Bodies, Bodies, Babygirl poursuit dans la représentation...
Par
le 17 janv. 2025
11 j'aime
8
Aussi délicat qu’un éléphant dans un magasin de porcelaines, Babygirl cultive le scandale, mieux se donne à voir comme intrinsèquement scandaleux. Il n’a d’intérêt que sociétal, en tant que pierre...
le 10 janv. 2025
9 j'aime
Du même critique
Critique évolutive au fil des épisodes, mais trois points ne changeront pas :- Disney a payé des bots pour mettre des avis positifs, même sur senscritique. C'est suffisamment affreux pour être dit :...
Par
le 13 juin 2024
65 j'aime
50
C'est Brigitte. Elle est vive d'esprit, et au moyen âge, les filles vives d'esprit finissent violées ou au bûcher. Habile, son père la sauve de ce destin tragique et la place dans un couvent contre...
Par
le 7 janv. 2023
57 j'aime
30
Si j'ai été convaincu par les précédents films de Martin McDonagh (surtout par ses 7 psychopathes), je lance sa dernière production grâce au bouche à oreille, sa note excessive sur senscritique et ce...
Par
le 22 déc. 2022
49 j'aime
28