Erratic movie
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le 15 janv. 2025
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Déjà, ce titre, évocation de l'imaginaire porno cheap...discutable, à moins d'envoyer du solide sous la dent, les yeux, la ceinture, bref.
Une femme mariée qui occupe une position de pouvoir (oO!) dans un centre de géant de distribution robotisé façon Hq Amazon comme dans son couple, craque sur un jeune stagiaire proto bad boy très propre avec tatouage qu'on dirait un sticker, qu'elle a vu arrêter dans la rue un chien qu'il avait l'air méchant qui allait l'attaquer, ouf t'as vu. Elle se laisse séduire et s'installe entre eux un jeu sexuel et de...pouvoir? Parce que c'est ce qu'on nous répète dans le film...Sauf que rien ne passe...
Tirons ça au clair.
Pour apporter quelque chose d'intéressant à l'idée d'explorer la sexualité refoulée d'une post cinquantenaire il faut une actrice capable de planer sur les hauteurs aussi bien que de plonger dans les abysses du tartare car dans le genre la maitresse en la matière Isabelle Huppert a éparpillé la concurrence, qui s'en réfère d'ailleurs à elle en interview _ rare. Comme par exemple julianne Moore depuis Magnolia jusqu'au récent May December, Tang Wei dans destination finale ou Lust Caution, ou plus près d'ici, Virginie Efira dans le mésestimé Madeleine Collins.
Nicole Kidman appartient sans doute à cette catégorie. Elle porte le film les cinq premières minutes, avant de se noyer. Mais pas dans les abysses de la perversité, non, plutôt la pataugeoire.
Car n'est pas lars Von Trier qui l'a dirigé dans Dogville qui veut, on ne badine pas avec des sujets exigeant des vrais réalisateurs (cf exemples précités) et passé la première scène la réalisation du film évoque le film d'après-midi quotidien de la RTVE1 espagnole*. C'est simple, si vous voulez comprendre la différence avec du cinéma, zappez dans la foulée sur Anora dans la salle d'à côté ou sur vos canaux et vous verrez ça saute aux yeux au bout de trois plans, plus d'idées que dans toute la longueur de ce film.
D'autant qu'il n'y a pas de scénario, juste une idée éditée d'un magazine tendance par une intelligence artificielle basant ses datas sur les relations humaines de 50 shades of grey.
C'est énervant.
Les acteurs ? Antonio Banderas, qui joue le mari, est aux abonnés absent et probablement conscient de la gabegie en train de se commettre. Le jeune mec mignon pour sa part, aligne des phrases courtes comme du Liam Gallagher. Faudrait peut-être qu'il change du coup, faute de jouer.
Kidman croyait sûrement tenir là un potentiel grand rôle et sa première scène pourrait évoquer le Shame d'Alexander Macqueen, au féminin, sans l'heure quarante suivante, mais on en est loin, très loin.
On est chez Disney Channel.
* Mais RTVE passe aussi du cinéma.
Créée
le 20 janv. 2025
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