Il y a des films qui respirent l'amour du cinéma, qui en parlent ouvertement en recouvrant l'histoire des tournages, des productions, et l'âge d'or d'une période qui décède avec le temps qui passe. Babylon en fait partie, à la seule exception qu'il est réalisé par Damien Chazelle.
Le cinéaste a toujours eu à cœur d'explorer l'ambition des artistes et leurs désillusions. Babylon est maîtrisé formellement, à un point où l'on ne cesse de compter les techniques différentes employées pour illustrer la folie, le bonheur, les excès et la mélancolie des personnages.
Il serait évident de mentionner la qualité prestigieuse du casting, de la photographie, et de la musique, mais là où le réalisateur maîtrise le plus son récit, c'est bien sur la structure du long-métrage. Une fois passée l'exposition, Chazelle raconte son histoire en faisant perdurer la folie des débuts en souvenir. Le progrès pour s'en échapper, et notamment avec l'arrivée du cinéma parlant, mais surtout l'impossibilité à se sortir du succès accompli.
Les personnages du grotesque deviennent magnifiques, et celui qui a contemplé les coulisses du cinéma ose une dernière fois imaginer tout ce que celui-ci pourrait lui réserver par la suite.