Décidément, Damien Chazelle transforme en or tout ce qu’il touche, tout ce qu’il entreprend !
A 37 ans, le réalisateur franco-américain aligne déjà les succès et se positionne comme un prétendant sérieux au panthéon des meilleurs réalisateurs, aux côtés de Spielberg ou Sergio Leone ! Whiplash est sans conteste dans mon top 10 de mes films préférés (et si vous ne le connaissez pas, je vous invite à faire un tour du côté du fantastique court métrage du même titre, sorte de laboratoire avant la réalisation du long, et déjà avec le fabuleux J. K. Simmons dans le rôle du prof tyrannique) ; La La Land sans doute ma comédie musicale préférée…
Et maintenant Babylon !
Exubérant : c’est sans doute l’adjectif qui décrit le mieux le film !
La première partie notamment, une fête orgiaque tout en démesure, est un beau morceau de cinéma. Imaginez la technicité de l’épatante scène d’ouverture de La La Land, ce merveilleux plan séquence dansé sur l’autoroute, prolongez le plaisir sur 45 minutes, et vous aurez la première partie de Babylon !
La mise en scène est tout simplement dingue : entre l’excessif de la fête où le spectateur ne sait plus où donner de la tête, les grandes scènes de tournage ayant demandé des milliers de figurants, la découverte des premiers pas du cinéma parlant, et celle des bas-fonds d’un Hollywood des Années Folles, le spectacle est complet !
Babylon est une grande fresque racontant le Hollywood des années 20 & 30, moment charnière pour les studios américains où l’arrivée du parlant bouscule les codes et les façons de faire du cinéma, créant de nouvelles icones pour le grand public, mais également marquant la déchéance de certains acteurs et actrices n’arrivant pas à prendre le coche de cette évolution majeure.
Babylon est une véritable déclaration d’amour au cinéma, que ce soit dans ses multiples références, à Boulevard du Crépuscule, Gatsby le Magnifique, Once upon a time in Hollywood, & co ; ou bien dans son final tout à fait surprenant !
Comme toujours chez Chazelle, la musique possède une place de choix, comme un personnage à part entière. Si la musique n’est pas le sujet principal du film, comme pouvait l’être Whiplash ou sa plus récente série The Eddy, elle trouve ici sa place à travers le personnage du trompettiste à succès Sidney Palmer, interprété par l’excellent Jovan Adepo.
En attendant les Oscars, le film est reparti des Golden Globes avec la meilleure bande originale, pour le compositeur Justin Hurwitz. Et il faut dire que les principaux thèmes musicaux trottent longtemps dans la tête après la séance !
Enfin, comment ne pas terminer sur la phénoménale prestation des acteurs. Il est clair que Brad Pitt s’éclate dans son rôle de Jack Conrad, personnage haut en couleur à l’accent italien aussi réussi que dans Inglourious Basterds, sorte de dandy hollywoodien au sommet de sa popularité.
Quant à Margot Robbie, elle repartirait avec un Oscar que ce ne serait pas volé : Babylon est de loin son meilleur rôle, après le décevant Amsterdam récemment, ou bien ses apparitions remarquées chez Scorsese et Tarantino, dans Le Loup de Wall Street et Once upon a time un Hollywood. L’actrice est flamboyante et hypnotise dans sa robe de bal rouge vif.
Diégo Calva enfin, incarnant un assistant dévoué et multi-tâche, est sans doute la grande révélation du film.
L’année commence donc sur les chapeaux de roues avec Babylon ! Grande réussite et belle déclaration d’amour au cinéma, le film deviendra à coup sûr culte, tout comme les précédents du réalisateur. Dans ces temps où le cinéma ne se consomme plus forcément au cinéma, Babylon reste, comme Avatar dernièrement, un must see sur le plus grand écran possible !