Dans The Fabelmans, John Ford demande au jeune Sam : "Pourquoi veux-tu devenir réalisateur de cinéma ?", ma réponse à sa place aurait surement été "Regardez Babylon et vous comprendrez". Pendant les premières heures du film, je n'aurais jamais imaginé éclater en sanglots à la fin et c'est pourtant ce qu'il s'est passé. Damien Chazelle à compris, et a remis du kérosène sur la flamme qui brûle au fond de moi pour cet art.
Babylon est une romance, qui raconte une histoire d'amour entre le cinéma et un cinéaste. À mon sens, ce dernier ne va pas tant parler au grand-public ou même aux simple cinéphiles, ce film parle aux amoureux et à ceux qui veulent dédier leur vie à faire du cinéma.
Babylon, c'est une épopée à travers l'histoire du cinéma, de ses débuts avec le muet au passage au parlant, Damien Chazelle pose comme questionnement : "Est-ce que les avancés techniques du cinéma ne le tue pas en un sens ?", en l'occurrence ici "Est-ce que l'arrivé du son n'a-il pas tué le cinéma ?", la scène où l'opérateur image meurt étouffé dans sa cabine insonorisée nous chuchote que oui, mais la séquence de fin démarrant sur la musique « Singing in the rain » nous chante que non. Le parlant a tué d’une certaine manière ce que pouvait être le cinéma, mais quand il y’a mort, il y’a naissance et le son a donné un second souffle à la façon de raconter des histoires et faire du cinéma. Il a permis à nous spectateur de découvrir tous les films que Manny regarde les yeux emplis de larme sur le grand écran, nous rappelant que le cinéma n'est ni passé, ni futur, mais juste présent.
Si vous regardez Babylon vous vous souviendrez que chaque film fait partie d'un fragment de l'histoire du cinéma, et qu'à chaque fois que vous en regardez un, vous redonnez vie à des fantômes d'un passé pas si lointain et alors vous comprendrez que l'immortalité se trouve à travers l'écran.