Comme beaucoup de films actuels, Babylon traite du monde du cinéma. Ce nouveau film de Damien Chazelle explore les excès démesurés d'Hollywood dans les années 1920, une époque de révolution cinématographique marquée par l'arrivée du son dans les films.
Le film suit plusieurs personnages complexes évoluant dans cet univers insensé d'Hollywood. On assiste alors à des ascensions sociales, mais aussi à des déclassements. Nellie LaRoy (Margot Robbie) fait partie de ses étoiles montantes dont tout le monde commence à parler. L’aspirante starlette débarque à Hollywood en grande pompes et n'a pas froid aux yeux. En embrassant ce mode de vie, elle va finalement se perdre dans la démesure. Au contraire, Jack Conrad (Brad Pitt) est flamboyant au début du film alors qu’au moment où apparait le son il n’arrive plus à suivre et devient le parfait ringard du cinéma. Enfin, le film suit aussi le personnage de Manny Torres (Diego Calva) un homme qui a toujours rêvé de faire partie de l’industrie du cinéma qui va devenir un fameux scénariste, producteur et réalisateur. Le film est constitué de nombreux autres personnages tout aussi complexes évoluant dans ce milieu complètement fou d’Hollywood.
Dans la première moitié du film, on découvre l'industrie cinématographique à travers l'énergie et la passion de ses protagonistes. Cette première partie est particulièrement réussi avec un excellent rythme. Puis, dans la seconde moitié, le film dévoile les différents travers de cette industrie qui tombe complètement dans la démesure. Damien Chazelle présente les défauts du monde hollywoodien en racontant les drames vécus par les personnages, dans leurs excès et leurs vices qu'ils se font un plaisir de mettre en lumière aux yeux du monde. Je trouver personnellement la seconde partie du film moins réussie avec des scènes plus dérangeantes une photographies plus grises et un rythme rapide avec des scènes plus longues en contraste. La manière de raconter son histoire par Damien Chazelle est énergisante dans l’enchaînement des scènes, dans la trame scénaristique mais aussi par l’écriture complexes des personnages sublimées par le talent des acteurs.
Damien Chazelle nous présente un film déjanté et extrêmement rythmé par des scènes puissantes et choquantes dans leurs propos. Le film commence très fort avec des scènes rapides qui s'enchaînent en racontant beaucoup de choses. La photographie est très intéressante avec des couleurs très chaudes. Puis, les scènes prennent plus leur temps, l'image se ternit : on a l'impression véritablement d'être en gueule de bois. Malheureusement, Le scénario peut désorienter certains, car il suit de nombreux personnages ayant chacun leur histoire propre. Or, les frères Cohen réussissant parfaitement dans cet exercice, Damien Chazelle a quant à lui plus de mal à garder le fil rouge et à parvenir à conserver les objectifs du film. Cependant, je pense personnellement que ce film est volontairement désordonné, ce qui se rattache parfaitement à son propos : un industrie délirante qui nous passionne mais avec une face cachée déroutante tombant très souvent dans l’excès.
En ce qui concerne la réalisation, Damien Chazelle fait encore un exploit impressionnant. La photographie est particulièrement belle et très liée au propos du film comme nous l’avons vu précédemment. Les jeux d’acteurs subliment l’écriture complexe des personnages. Enfin, le cinéma de Chazelle parvient parfaitement à s’adapter aux musiques et au rythme, ce qui est sans aucun doute la plus grande force de ce réalisateur.
Pour conclure, j’ai trouvé ce film particulièrement réussi. La trame est originale. Nous avons l’impression de regarder un La La Land du mauvais côté. Cependant, ce film peut en dérouter certains par son approche compliqué de son histoire dramatique et un scénario qui part un peu dans tout les sens.