« Babylon » est incontestablement un des événements cinématographiques de ce début d’année. Le casting, le réalisateur, la thématique, les premiers échos… Tout incite à aller voir ce film dans une belle salle. J’ai donc profité de cette période de vacances pour découvrir la dernière réalisation de Damien Chazelle dont je n’avais jusqu’alors vu aucune création.
L’intrigue nous plonge dans le Hollywood des années vingt. Le cinéma est à un moment charnière de son histoire : le passage du muet au parlant. Cette bascule est vécu à travers le destin de trois personnes : Jack Conrad, Nellie LaRoy et Manny Torres. Le premier est un acteur installé. La deuxième est une jeune fille qui se voit devenir star. Le dernier est un homme à tout faire qui rêve entrer dans le monde du septième art.
Cette grande fresque nous conte les arcanes de cet univers tant fantasmé. L’envers du décor s’avère être un lieu de débauche et d’excès. Les soirées semblent être un enchainement d’orgies dans laquelle drogue, alcool et sexe semblent être les seules occupations au menu. La scène qui marque le réel début du film est impressionnante. On est plongé dans un château où tous les pontes du milieu se retrouvent pour donner libre cours à leurs vices. La mise en scène remarquable, le travail sur les couleurs et sur le son plongent le spectateur dans un tourbillon dont il est difficile de sortir indemne ! Le réalisateur Damien Chazelle annonce le programme : on va en prendre plein les mirettes !
Le ton excessif et spectaculaire ne quitte jamais réellement le film. J’ai vraiment eu le sentiment que toute l’histoire est construite sur une succession de pics d’adrénaline. La plongée dans les studios au milieu du désert s’inscrit clairement dans cet état d’esprit. Découvrir tous ces films tournés en même temps à quelques mètres les uns des autres dans le bruit et les cris était ébouriffant. Là encore, j’étais collé au siège tellement la scène n’était qu’un enchainement de relance spectaculaire ne laissant aucun moment pour respirer. Je pourrais décrire un grand nombre de moments habités par cette sensation. Le film ne laisse pas indemne !
Comme évoqué précédemment, ce grand barnum est vécu dans les pas de trois personnages au profil différent. Jack Conrad vit son heure de gloire. Il enchaine les succès sur grand écran et enchaine les mariages. Nellie LaRoy devient une starlette du muet grâce à son excentricité. Quant à Manny Torres, il fait petit à petit son trou sur les plateaux grâce à sa disponibilité et son ingéniosité. Mais l’arrivée du cinéma parlant va chambouler le destin de tout ce petit monde. Qui va arriver à prendre le virage ? Qui va faire une sortie de route ? La particularité des trois protagonistes est de ne pas avoir déclenché chez moi ni sympathie ni empathie. Je me dois de préciser que cet état de fait n’est pas dû à l’interprétation des acteurs. En effet, Brad Pitt, Margot Robbit et Diego Calva incarne remarquablement leurs rôles. Cela vient davantage du fait que j’ai perçu les trois protagonistes comme des témoins d’une époque que comme des héros d’une épopée. Néanmoins, leurs destins intriguent. J’étais curieux de savoir comment tout cela allait se terminer. Je n’ai d’ailleurs pas été déçu de leurs aventures !
Pour conclure, « Babylon » est un grand spectacle. C’est un tourbillon constant autant visuel que sonore qui nous fait tournoyer pendant trois heures. Les acteurs sont au service de la structure narrative et nous offrent un voyage passionnant dont on sort épuisé tant le réalisateur nous a sollicité du début à la fin ! Je conseille le voyage !