Durant la guerre de Sécession, afin d'échapper à la conscription, une mère de famille ordonne à son fils de fuir vers l'Ouest, avec 100 $ en poche, car elle ne veut pas vivre à nouveau la perte d'un enfant à la guerre. Ce garçon de bonne famille va s'accoquiner avec une bande de voleurs.
Bad Company est le premier film réalisé par Robert Benton, qui est connu pour avoir coécrit, avec David Newman, le scénario de Bonnie & Clyde, mais surtout pour Kramer contre Kramer. Là, il s'inscrit pleinement dans le sillage du Nouvel Hollywood, avec ces jeunes en but contre l'autorité, qu'on pourrait justement comparer à un groupe à la Bonnie & Clyde de leur époque, avec les meurtres et les morts qui s'imposent (dont une scène très violente où un des jeunes du gang va se faire tuer pour avoir volé une tourte), mais surtout, l'étrange relation entre ce jeune homme incarné par Barry Brown et Jeff Bridges, le chef, qu'on pourrait assimiler à un amour passif entre les deux.
Le film parle de ça, mais est également magnifique, de manière picturale, avec la photo de Gordon Willias, qu'il a effectué après Le parrain, où chaque plan large ressemble à un tableau, et cette lumière caractéristique de son auteur où tout semble dans la noirceur. Le tout dans des paysages désolés, où les acteurs avaient l'air de souffrir à l'image des conditions météo, mais cela sert le film qui est une cavale désespérée des gens qui ne voulaient pas faire une guerre qui ne les concernaient pas, mais qui menaient leur propre rébellion.
Bad Company passera plus ou moins inaperçu, mais il aura un bel accueil critique qui permettra tout de même à Robert Benton de poursuivre sa carrière derrière la caméra.