Très bonne question tant l'histoire de ce Baghead s'apparente à celle du film des frères Philippou : La Main. On pourrait presque imaginer que cette entité par laquelle il est possible d'entrer en contact avec les morts se soit d'ailleurs vu sectionner l'un de ses membres à 5 doigts en vue du cauchemar proposé par le film susnommé.
Pour ce qui est de l'histoire, on y retrouve une jeune fille nouvellement héritière d'un bar suite au décès de son absent de père. Une succession qui tombe à point nommé puisqu'elle se posait justement la question de savoir où elle allait dormir. Malheureusement, avec les murs au potentiel indéniable qui lui font déjà miroiter un futur plein de possibilité, vient un petit imprévu enfermé dans la cave et dont elle devient par signature du contrat, la gardienne. Un démarrage intéressant qui pose pas mal de questions lorsqu'arrive un jeune homme prêt à lâcher des billets sans retenues pour pouvoir revoir sa défunte moitié par l'intermédiaire de cette "chose".
Comme dans La Main, on retrouve la même attention portée aux images lors du rituel nécessaire à la connexion avec l'au-delà. Les premières apparitions de cette femme aux doigts difformes et à la tête masquée derrière un sac en toile de jute font leur petit effet à mesure que l'on découvre les règles et les dangers qui régissent son utilisation. Mais malgré les avertissements laissés sur VHS (je suis d'ailleurs assez déçu qu'ils aient coupé au montage la scène où l'héroïne essaye de comprendre comme ça marche), nos héros, rapidement conscients des conséquences mais visiblement bien déterminés à se mettre encore un peu plus en danger, s'entêtent à agir et réagir comme de parfaits imbéciles, plombant le film au fur et à mesure des minutes jusqu'à un final qui pour le coup, s'avère assez surprenant et empêche l'ensemble de se vautrer complètement au-delà de son imagerie inspirée.
Baghead arrive après La Main et l'effet de ses quelques atouts s'en retrouvent malheureusement amoindri alors que le film propose finalement quelque chose d'assez original. Dommage que le scénario aux travers des protagonistes n'arrive pas à exploiter plus intelligemment le pouvoir de cette femme et à nous offrir des moments plus oppressants et marquants. Tiré de son propre court-métrage, Alberto Corredor ne semble pas exploiter tout le potentiel de son "monstre" qui aurait pu mériter de se retrouver affublé de plusieurs suites.