"Baisers volés" marque les débuts dans la vie adulte, après "Les quatre cents coups" (et le sketche du film collectif "L'amour à 20 ans"), d'Antoine Doinel. Tout juste réformé du service militaire pour insoumission- une des références autobiographiques bien connues de François Truffaut- Antoine aborde l'existence aussi démuni que désinvolte. Il renoue avec Christine, jeune fille de bonne famille, et multipliera les petits boulots.
Ainsi se présente le quotidien bohème d'Antoine Doinel. Celui-ci ne poursuit aucun but, aucun projet préconçu; de cette vie professionnelle chaotique et des hésitations sentimentales de Doinel, François Truffaut fait un récit plein d'humour, de charme et de subtilité. L'irrésolution amoureuse ou les coups de foudre d'Antoine déterminent un parcours initiatique, voire un marivaudage, où le héros est simultanément attiré par la grâce virginale de Christine, affolé par la beauté d'une femme plus agée...et client des prostituées.
Le talent de Truffaut est d'entourer son personnage de seconds rôles cocasses, originaux sans être extravagants, et chacun d'eux, par de simples expressions et par la justesse de la mise en scène et de la direction d'acteurs, existe pleinement, témoigne d'une vérité qui l'éloigne de toute bouffonnerie ou caricature. Chacun règle son compte au cinéma de papa décrié par Truffaut... Au bout du compte, les uns et les autres n'expriment-ils pas une quête de l'amour, jusqu'au
mariage
pour ce qui concerne Antoine Doinel?