Dans mon (re)visionnage par ordre chronologique de l'oeuvre de Woody Allen en tant réalisateur, analyse sous 2 aspects du 3ème film de l'auteur :
- Woody et les femmes,
- Woody et la psychanalyse.
Woody et les femmes
Ca y est, le train (train) Allen est lancé.
Woody est moche et timide mais sur un malentendu, ça peut marcher. Alors il fonce et dans cette version, il y a deux femmes :
- la première qui succombe à l'acteur est blonde, volubile, intellectuelle (étudiante en philosophie) et défenseuse d'une révolution réprimée et... facile;
- la seconde est une brune aux gros seins, taciturne, précisément révolutionnaire et... facile.
Bref à travers ses 2 stéréotypes opposés, Woody a le loisirs de revisiter tous ses fantasmes de moins en moins refoulés.
Woody et la psychanalyse
Dans ce 3ème épisode, la psychanalyse n'est pas au centre de l'intrigue. Pour autant, elle anime le premier tiers du film :
- séquence divan pour étude de la petite enfance (avec séquence revival sous forme d'hommage à Bergman ?) ou le procès final en guise d'immense analyse collective ;
- relation entre l'adulte et ses parents castrateurs ;
- et évidemment le sexe sous sa forme la plus grossière et vicieuse (ex : choix de revues pornographiques ou nuit de noces sous le regard d'autrui).
Au final, Bananas est le résumé du cinéma de Woody Allen :
- une intrigue ultra limitée dont l'objectif est surtout de développer un humour sous forme de sketches à la Benny Hill et de bons mots jusqu'au gavage ;
- il s'inscrit dans son temps, ici avec la critique des interventions américaines dans les républiques bananières d'Amérique centrale ou encore le mouvement libération de la jeunesse (moeurs et attrait pour la culture orientale) ;
- la relation avec les femmes (mère, amante...) comme pivot central du scénario.
A noter : la présence de Sylvester Stallone dans un de ses premiers rôles non crédités (après un film porno et des figurations également non créditées).