Pour son deuxième film, après 'Prends l'oseille et tire-toi", Woody Allen poursuit dans le comique débridé et le burlesque.
"Bananas" n'est pas précisément une comédie modèle. Le scénario et la mise en scène sont quelque peu foutraques et Allen se laisse aller à des gags potaches plus ou moins faciles qu'on ne retrouvera pas dans ses comédies "de la maturité".
L'histoire est celle d'un newyorkais timide parti en Amérique du Sud sur les trace de la femme qu'il aime. Dans une dictature de type "chilien", il est pris dans la tourmente des révolutions et contre-révolutions et sera, quoique si peu au fait de la chose politique,
brièvement conseiller de la junte militaire puis révolutionnaire et même chef des communistes au pouvoir!
Allen imagine une satire loufoque et tourne en dérision les acteurs mégalos d'une incessante lutte pour le pouvoir qui ne poursuivent que le but de remplacer une dictature par un autre modèle de dictature. Au passage, le cinéaste ironise sur l'ingérence et le rôle bien connus des Etats-Unis.
L'inspiration satirique est inégale et oscille entre l'observation malicieuse et la farce. Il ne fait pas doute que les situations grotesques mises en scène par Allen lui sont inspirées par ces vaines luttes politiques et idéologiques.