Le film est clairement de ceux qui récompensent les fans d’un genre mort depuis longtemps. Pour deux cents heures de daubes vues et autant de temps perdu ; il y a une heure de Barbare qui vaut ce fanatisme épuisant. Et dans le cas présent, une heure plutôt démentielle. Celle qu’on cherche depuis qu’on est né. Celle qui mystifie, qui bluffe, qui fait presque peur. Celle qu’on voit une fois tous les dix ans, et encore. Plus rien d’autre n’a d’importance sur terre, car on a cette heure qui capte nos émotions complètes. La mise en scène est tellement jubilatoire et créative que j’en suis venu à m’imaginer devant le meilleur film d’horreur de tous les temps. Le premier avec des protagonistes intelligents, lucides et rationnels (ou presque) dedans. Putain, mais combien de temps ça va durer ? Une heure. Ça dure une heure. Dans la seconde partie, même si la maestria persiste encore sporadiquement, ça commence à cabotiner avec l’arrivée de l’idiot. Il en fallait bien un. Sens de l’autodérision inutile et poncifs du genre viennent tacler l’intensité (et la gravité) du postulat. Mais laissons au moins au film, en plus de cette heure de gloire, une écriture violente qui accouche d’un pur monstre. Il est d’ailleurs dommageable que ça ne soit pas un peu plus malsain le moment venu, ça manque d’un brin de nausée pour en faire une vraie baffe. Sur le papier, ça ressemble à une bombe. À l’écran, c’est presque ça. Pas loin !
7,5