### Ça vous dérange ? Et si c'était normal ?!
Je vous avoue que je n'aurais jamais cru qu'un jour dans ma vie je serais en train de faire la queue pour une avant-première de *Barbie*. Après tout, Barbie est un truc de fille, un univers où les hommes n'ont pas leur place et pour ma part, c'était pour le mieux. Pourtant - comme bien souvent - le nom de Margot Robbie sur l'affiche m'a convaincu de faire le déplacement et je suis assez fier de dire que j'ai aimé le film. Le duo Margot Robbie et Ryan Gosling fonctionne parfaitement, avec une mention spéciale pour Michael Cera qui m'a certainement déclenché mes plus beaux fous rires. Mais celui qui m'a le plus convaincu dans sa prestation et dans le rôle qu'il devait tenir est Ryan Gosling, au point que le film s'appelle *Barbie*, mais il aurait pu tout aussi bien s'appeler *Ken*.
Le film est extrêmement dynamique, peut-être trop parfois, les blagues s'enchaînent mais il n'y a pas l'effet cahier des charges qu'on aurait pu retrouver dans le désastreux *Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu*. Point positif pour la société Mattel qui a décidé de jouer à fond la carte de l'autodérision, preuve qu'ils sont bien conscients des effets de leurs poupées sur les petites filles qui jouent avec. En ce qui concerne les décors, il n'y a pas à dire, c'est très porté sur le rose, mais en même temps c'est un film Barbie. Plus sérieusement, les décors sont très immersifs, ce qui n'était pas gagné surtout quand on souhaite adapter au cinéma un monde de jouets pour enfants. Sur ce point, j'ai trouvé des inspirations à ce qui s'était déjà vu dans *Squid Game*, même si dans le cas présent, le décor est pleinement au service de l'intrigue et du scénario. Il n'en reste que c'était un parti pris risqué mais l'effet est particulièrement réussi et appréciable à l'œil. Vous l'aurez donc compris, *Barbie* n'est pas sans défaut mais a beaucoup de qualités et la balance des deux fait que je conseille ce film les yeux fermés.
Toutefois, je vois les premières critiques qui affluent (beaucoup venant d'hommes) et qui se sont sentis mal à l'aise devant le film. Le commentaire le plus redondant étant que le message est poussif et que les hommes sont dépeints comme des connards. Personnellement, ce n'est pas exactement ce que j'ai ressenti. Je pense que le film a tenté d'inverser les rôles. Dans le monde de Barbie, ce sont les femmes qui ont le pouvoir et les hommes qui sont relégués à des tâches basses. D'ailleurs, la morale de la fin du film est que les Ken auront plus de pouvoir dans le monde de Barbie quand les femmes auront plus de pouvoir dans la vraie vie. Le message est certes un peu poussif (n'oublions pas qu'à l'origine le film est destiné aux enfants), mais il ne fait qu'inverser les rôles pendant 1h50. Là où le patriarcat reprend ses droits à la fin de la séance.