Comme souvent lorsque je regarde un film de Kubrick, au bout de cinq minutes, je me dis que malgré les avis dithyrambiques, je trouverais ça sûrement bien oui, mais sans plus. A la fin du film, me voilà à lui mettre dix et à vouloir écrire quelques lignes dessus, moi qui ne propose plus grand chose à lire sur ce site depuis quelques années, je dois bien l'avouer. Manque de temps, d'envie, de lucidité sur le peu d'importance qu'ont nos avis sur ces œuvres intemporelles... Manque de goût total pour le débat aussi. J'aime, tu n'aimes pas ? On continue comme ça et bonne journée.
Mais je m'égare.
Barry Lindon, donc.
Ça fait dindon de dire ça mais c'est le genre de film qui me rappelle pourquoi j'aime le cinéma. C'est d'une maîtrise absolue, un film de passionné, de forcené quand on voit le boulot au niveau de la lumière, très souvent naturelle (toujours ?).
Ça fait dindon qui se la raconte de dire ça, mais saute aux yeux dès les premiers instants ces cadrages magnifiques, à vous croire plongé dans des toiles de Gainsborough...
Ça fait dindon mélomane, mais cette B.O. purée ! Vous me direz qu'en empruntant à Haendel, Schubert et compagnie, c'est pas dur d'avoir un rendu agréable à l'oreille mais chut ! Écoutez !
Ça fait dindon amoureux mais Marisa Berenson, même déguisée en renard ou perruquée comme jamais est d'une beauté mes aïeux...
Ça fait dindon désabusé de se dire que malgré tous les reproches qu'on peut faire au personnage de Barry, toute cette noblesse décadente qui l'entoure et le contraint à ce qu'il devient ne vaut guère mieux que lui.
Il n'y a pas de héros dans ce film, mais un dindon redondant (répétez ça vingt fois) dans cette critique, certes, d'où est-il sorti ? Si seulement je le savais.
J'essaierai de ne pas attendre six mois pour recommencer l'exercice. Avec ou sans volatile ? We'll see (dindon bilingue).
Regardez Barry Lindon.