J'avoue avoir un peu hésité entre cette note et celle inférieure. Il faut reconnaître qu'au moins Scott Kalvert a essayé de donner à l'œuvre une identité, ce qui est à tout son honneur. Hélas, si vous avez de la personnalité et n'en faites rien, il y a peu de chances pour que votre film soit fascinant : c'est le cas ici. J'ai eu exactement le même sentiment (en un peu moins déplaisant) que celui avec « Requiem for a Dream » : on sent un potentiel, la volonté de bien faire avec un message évidemment peu discutable, m'enfin... À quoi bon lorsque vos personnages sont en définitive aussi peu intéressants et que vous êtes infoutu de faire évoluer votre récit ? « The Basketball Diaries » n'a qu'une chose à dire pendant 100 minutes : la drogue, c'est mal. Pourquoi pas, mais on le savait avant de regarder et voir la descente aux enfers d'une bande de mecs antipathiques ne suffit pas à faire évoluer les consciences.
Après, le film est aussi connu parce que Leonardo DiCaprio y tient son premier rôle principal, et c'est vrai que le gamin a déjà de la présence et du charisme, à défaut d'être encore au sommet de son art. Le fait de croiser quelques figures familières (Mark Wahlberg, Bruno Kirby, Lorraine Bracco, Ernie Hudson, Juliette Lewis) a aussi quelque chose d'agréable, d'autant qu'à l'exception du premier, ils sont plutôt convaincants. Reste qu'on a surtout l'impression d'une œuvre se donnant de grands airs sans chercher à aller plus loin, la caricature et l'excès l'emportant finalement largement sur les beaux poèmes de Jim Carroll, pratiquement sacrifiés sur l'autel du racolage et du simplisme. Raté.