Ancré dans les années 90 qu'il dépeint d'une manière froide, sans espoir, où la jeunesse ne trouve qu'un souffle de vitalité dans les excès et la recherche continuelle de soi, The Basketball Diaries, adaptation d'un roman du junkie/musicien Jim Carroll, est un film froid, austère, assez terrible dans sa peinture quasiment nihiliste d'un monde gangrené par l'effort individuel pourri par la masse.
Bien moins moraliste que pouvait l'être Requiem For A Dream, moins cool et détaché que Trainspotting (pour ne citer que les plus connus), The Basketball Diaries est une histoire d'une vie perchée à des kilomètres de la Terre. Leonardo Di Caprio, encore jeune, interprète un adolescent promut au rang des stars du basketball, qui se retrouvera, de son propre chef, dans le cercle vicieux de la drogue.
Tension palpable, mal aise presque œdipien, terreur nocturne. Où s'arrête l'illusion ? Où se broie la réalité ?
Si The Basketball Diaries souffre de quelques défauts évidents, en particulier dans l’accentuation quasiment systématique des scènes dramatiques (pourtant portées à merveille par un Di Caprio éclatant), sa mise en scène très 90's et sa facilité scénaristique, il ne reste pas moins un long-métrage puissant, même si cette puissance aurait pu être encore mieux digérée avec l'arrêt du mélo-drame permanent.
Une plongée dans les affres de la douleur, de la quête de soi pour un retour peu reluisant à une réalité bien trop étouffante.