L'avais-je revu depuis mon adolescence, voire mon enfance ? Rien n'est moins sûr. Autant vous dire que ce revisionnage du premier « vrai Batman » (désolé version 1966) était quasiment une découverte, curieux de voir la différence d'approche entre Tim Burton et Christopher Nolan, dont je venais de revoir la trilogie, sans oublier celle de Matt Reeves au début de l'année.
À la noirceur absolue, le réalisateur d'« Edward aux mains d'argent » préfère une forme de « gothique léger », notamment à travers les décors de Gotham ou dans les dialogues, ne cherchant jamais le réalisme absolu au profit d'un côté plus « bouffon », décalé, presque coloré, passant avant tout par la présence du Joker.
D'ailleurs, alors que la présence de Jack Nicholson avant Michael Keaton au générique me paraissait purement commercial, on peut se poser la question lorsqu'on voit la présence quasi-égalitaire entre les deux stars à l'écran, le premier semblant tout faire pour être le véritable héros de l'aventure, au point qu'on se demande régulièrement si c'est Nicholson qui joue le Joker ou l'inverse.
Dans une logique restant parfois proche de la bande-dessinée, Burton signe une œuvre élégante, bien réalisée, étonnant croisement entre esprit série B et budget conséquent, sans doute pas le plus spectaculaire ni le plus intense des combats du Chevalier Noir (ce qui n'enlève rien à la qualité des scènes d'action), mais doté d'une réelle inventivité, le soin apporté à l'écriture et aux personnages (Kim Basinger, quel régal) apparaissant constamment jusqu'à un final faisant toujours belle figure.
Reste maintenant à revoir « Batman : Le Défi », qui avait eu ma préférence à l'époque : en attendant, cette projection sur grand écran se justifiait pleinement.