Batman par Kroakkroqgar

Le film ‘Batman’ de 1966 est connu pour ses costumes kitsch, ses répliques ubuesques et quelques memes bien connus des internautes. On aurait donc été en droit de s’attendre à une parodie décomplexée et rafraîchissante des aventures du justicier masqué.

Malheureusement, cet opus tourne très vite à l’épreuve d’endurance tant l’intrigue échoue à être palpitante et le rythme du récit n’est que sporadique. En effet, toutes les ficelles du récit sont connues du spectateur puisque l’on est tenu au courant des agissements et des plans des vilains en parallèle des aventures de Batman et Robin, et que les personnages comprennent instantanément les mystères auxquels ils font face. De là, le film n’offre aucun suspense, et on se lasse très vite d’une intrigue mollassonne. Les seules surprises du récit sont en fait des retournements de situations absurdes et improbables, comme l’intervention du marsouin ou les gadgets ridicules de Bruce Wayne. Si de telles pirouettes scénaristiques peuvent faire sourire en premier lieu, elles deviennent vite agaçantes et achèvent de dissiper nos espoirs quant à l’intrigue.

Ce traitement lamentable de la trame principal est d’autant plus dommageable que le récit aurait pu offrir des passages vraiment amusants. Les énigmes absurdes du Sphinx, la complicité ambiguë entre Batman et Robin, les dialogues idiots et les grands mots de Batman, tout cela aurait pu être très drôle si le film n’avait pas déjà perdu le spectateur.

Il en va de même pour la réalisation à la mise en scène tout à fait cheap. Les costumes ringards des personnages et les effets spéciaux culottés auraient pu faire rire si les acteurs interprétant les méchants n’étaient pas aussi mauvais et si le récit avait été un tant soit peu rythmé. Par exemple, le réalisateur aurait gagné à exploiter plus longtemps le comique des scènes de courses sur fond vert, tout en abrégeant les répétitions de tirs de torpilles qui ne mènent à rien. Au moins, ce ‘Batman’ aura offert avec le passage de la bombe un sketch d’anthologie, qu’on préfèrera même en dehors du film.

Un nanar tellement mou qu’il gâche tous ses effets comiques.