A posteriori, le choix de Tim Burton semble évident pour cette première adaptation ciné des aventures de l'homme chauve-souris, tant le style gothique du réalisateur californien semble s'accorder parfaitement au sombre univers de Gotham City.
Pourtant, à la sortie du film en 1989, Burton n'a derrière lui que deux long-métrages : "Pee-Wee Big Adventure" et "Beetlejuice", gros succès qui lui ouvre les portes de la Warner.
Au visionnage de "Batman", on sent bien l'équilibre parfois bancal entre la volonté de Burton de développer une histoire sérieuse et des héros torturés, et la nécessité de proposer au grand public un blockbuster accessible et rigolo.
Cela donne un récit agréable mais parfois longuet, très inégal entre séquences réussies et passages sans grand intérêt.
Le film est également déséquilibré par l'intérêt porté au personnage du Joker, qui captive manifestement davantage Burton que le héros masqué qui donne son titre au métrage.
On peut penser que le choix des acteurs accentue encore cette tendance, tant le costume semble parfois trop large pour les épaules de Michael Keaton, alors que Jack Nicholson déploie toute sa fantaisie et sa noirceur pour donner de l'épaisseur à son personnage, quitte à se révéler un peu fatigant sur la durée.
Parmi les seconds rôles, Kim Basinger tente de se montrer davantage qu'une potiche blonde, avec plus ou moins de succès, tandis que Jack Palance et les méconnus Robert Wuhl et Michael Gough tirent leur épingle du jeu malgré une présence à l'écran limitée.
Au final, Tim Burton signe un divertissement sympathique sans être forcément mémorable, malgré une mise en scène soignée, soulignée par la bande originale de Danny Elfman, plus marquante que les chansons additionnelles de Prince.