La féline.
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le 20 mai 2013
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Comme je viens d’enchaîner les deux Batman de Burton, et que j'ai pas la motivation de pondre une critique pour chacun mais que j'ai quand même très envie d'en parler, je vais ici, disserter un peu des deux.
A vos écouteurs jeunes gens
https://www.youtube.com/watch?v=kRZAk2rfESU
Les Batman, j'en connaissais déjà un certains nombres. La trilogie de Nolan
dans tout ce qu'elle a de baroque et d'explosif, les inqualifiables affronts de Schumacher et les dessins animés de Jay Oliva.
Le Batman de Nolan, je ne cache pas avoir tiré un grand plaisir à les regarder, mais il a ce défaut de sauter à pieds joints sur le mythe. Qui est-il? Un riche héritier formé par des ninjas au fin fond de l'Himalaya revenu débarrasser Gotham de la vermine. Heureusement mis appart ces quelques égarements scénaristiques Batman reste sobre, il cogne très bien (la moindre des choses pour un ninja) et sur des méchants si bien joués qu'ils mettent cet univers en valeur.
Chez Burton c'est la ville de Gotham et sa drôle de population qu'on observe. Des politiciens véreux, des petits voyous et tant de gens quelconque à leurs merci. Des fous qui disent avoir aperçu une chauve-souris géante, une ombre... Tout est dans la suggestion, dans le choix de ses apparitions, Burton construit son charisme sans avoir besoin de distribuer des volées de coups de poings toute la nuit. Batman est ce symbole, presque impersonnel qui plane sur cette ville et réprimande à l'abri des regards.
[Et pendant que vous écoutez les mélopées brillamment orchestrées de Danny Elfmann, délectez vous de son rythme et de son engagement qui nous soulagent un temps des 33 joules de basse de la dernière saga.]
Mais revenons au film de Burton, Batman qui est joué par un Keaton moins fringuant que dans Birdman gagne certes en s'auréolant de mystère, mais une fois en mouvement, sous le feu des caméras, perd en splendeur. Burton s'évertue à construire un mythe par un superbe travail de rumeurs et d’aperçus, mais une fois le héros en action le panache en prend un coup. Que Batman terrasse la canaille avec ses gadgets et sans sourciller passe encore, mais le voir repartir en marchant d'un pas lourd dans la rue après une petite passe d'arme est un peu un "tue-la-classe". Il aurait là aussi du rester une ombre, invisible aux spectateurs comme aux acteurs, repartir comme il est arrivé, comme un coup de vent.
On retrouve enfin la ville de Gotham, aux façades certes un peu cartonnées, mais architecturalement si caractéristiques. Même si la ville tient son nom d'un des surnoms de New-York et a donc vocation à lui ressembler, l'univers des comics lui a sculpté une identité qu'il est désormais difficile de dissocier du mythe de Batman. Ses tours d'affaires vertigineuses côtoient les ruelles sombres et malfamées. Ces Gothamiens, pantins éclectiques, sbires ou martyres des super vilains en finiront toujours les victimes.
Enfin voila, ce que j'ai le plus apprécié dans ces 2 films, c'est Danny. De Vito en Pingouin est absolument bluffant, d'avantage que le Nicholson en Joker. Sorte d'immonde petite boule sournoise se déplaçant en titubant et se fendant d'un sourire taché d'encre entre le scintillement de ses dents aiguisées. C'est à se demander ce qui a pu tomber sur la têtes des habitants de Gotham pour le placer numéro 1 des intentions de vote.. Mais bon, pas de politique sur SensCritique ça ferait désordre.
Hommage à Danny oui, mais un Danny peut en cacher un autre, à savoir Mr Elfmann qui nous à composé cette magnifique ode à la chauve-souris.
C'est un beau mélange que fait donc ce Batman, entre la patte d'un Tim Burton pas encore dépassé par le manque d'inspiration et de renouveau avec cet univers qui semblait déjà tellement balisé par ses précédents récits. Comme souvent, ce sont ses ennemis qui viennent sublimer le costume d'un Batman parfois un peu mou. A trop vouloir le montrer, on l'égratigne, mais il parvient toujours à se relever sous les rires détraqués, les parapluies trafiqués et l'orchestre inspiré.
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Créée
le 24 août 2015
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