Je ne savais pas trop à quoi beau m'attendre avec une "comédie horrifique de trois heures avec Joaquin Phoenix", et le résultat n'est pas trop loin de cette attente. La mise en scène est globalement assez inspirée, avec de beaux mouvements de caméra et des passages animés de toute beauté. J'avais beau essayer de juger l'œuvre sans la comparer, difficile de ne pas la rapprocher de Midsommar (encore un crash au beau milieu des rochers et une mise en abyme théâtrale) tant le réalisateur semble beau joueur, disséminant des indices en arrière plan afin d'en prolonger l'interprétation, nous mettant dans de beaux draps au moment de devoir en dégager un sens. Un peu à l'image d'Under the Silver Lake, autre film distribué par la société A24 qui a beau jeu avec ses films à l'esthétique sortie des Beaux-Arts et au scénario cryptique comme un tombeau. Joaquin Phoenix porte beau son rôle, jouant intensément son personnage tel un beau diable, nous faisant oublier l'aspect assez statique et frustrant de certaines scènes. Malgré quelques longueurs dues à des beaux parleurs, beaucoup de références psychanalytiques peu subtiles (c'est le genre de film qu'il faut prendre en son entier comme une métaphore) et un petit manque de folie, Ari Aster nous offre encore un beau spectacle.