Plutôt que de parler d'ovni à propos de Bella e perduta, optons pour la dénomination généralement admise de fable documentaire. Un film déconcertant qui raconte, entre autres, le pillage par la Camorra et l'abandon d'un palais napolitain, le sacerdoce d'un bénévole qui a empêché l'édifice d'être oublié, le voyage d'un buflon et de Polichinelle (si, si) sur les terres de Campanie. Un périple d'ailleurs conté par l'animal en voix off. Tout ceci peut sembler hétéroclite, et c'est le cas, mais il se dégage une vraie poésie de ce film de Pietro Marcello, un réalisme magique et un geste politique et moral en même temps, sans compter un plaidoyer pour la cause animale alors que l'homme ,'est plus capable d'entendre le langage de la nature. Cela vaut le coup de s'immerger dans Bella e perduta quitte à en sortir circonspect, pour le moins.